PHOTOS - À Albi, les gilets jaunes ont démonté le campement du rond-point de l'Hermet
PHOTOS AVANT/APRÈS - Après plus d'un an d'occupation, le campement du rond-point de l'Hermet a été démonté cette semaine. La justice a condamné des gilets jaunes à remettre le site en état. Ils étaient installés sur un terrain privé.

C'était l'un des symboles du mouvement des gilets jaunes en Occitanie. Après plus d'un an d'occupation, le rond-point de l'Hermet, à Lescure-d'Albigeois, près d'Albi, est désormais vide. Des gilets jaunes ont commencé à le nettoyer cette semaine.
Ce lundi 23 décembre, le tribunal d'instance d'Albi a condamné trois manifestants à remettre le site en état. Car le campement était installé depuis des mois sur un terrain prive, où il y avait une ferme inhabitée. Les gilets jaunes ont un mois pour nettoyer le terrain. En revanche, ils n'ont pas de dommages et intérêts à verser aux propriétaires.
Ils ont rapidement démonté leur campement. Jeudi, ils étaient une vingtaine venus prêter main forte pour enlever les palettes de bois, les plaques de ferraille, les bâches, les meubles... "Pour l’instant, on a nettoyé à peu près les 9/10. Il nous reste des déchets de surface, quelques petits bouts de ferraille qui traînent, des clous, des détritus de plastique… On essaie vraiment de remettre le lieu comme il était au départ", explique Guillaume Oser, l'un des gilets jaunes assigné en justice.


Une page qui se tourne pour les gilets jaunes
Cette figure du mouvement raconte avoir quitté le campement en février. Selon lui, le campement avait déjà été nettoyé une première fois il y a quelques mois, mais de nouveaux squatteurs sont venus s'installer ensuite. Il regrette que cela ait terni l'image des gilets jaunes.
"Pendant des mois, ça a été juste un squat. C’est devenu une image très extrême de ce que nous étions. C’est devenu notre fantôme. Ce n’était pas nous. Les gens qui étaient vraiment en lutte pour ce mouvement ne faisaient plus partie de ce rond-point depuis vraiment très longtemps. Là, on a réparé le mal qui avait été fait pour les propriétaires. On a nettoyé, on s’est nettoyés nous-mêmes par la même occasion. C'est un livre qui se ferme", déclare le gilet jaune, qui a décidé de se mettre en retrait du mouvement.


Le soulagement pour les riverains
La fin du campement du rond-point de l'Hermet, c'est aussi une page qui se tourne pour les voisins. "C’est vrai que ça fait plus propre quand même !", sourit Nicolas, qui habite à deux pas du rond-point. "On est tranquilles maintenant. On a rien contre eux, mais au bout d’un moment, c’était un petit peu fatiguant. On les comprend, mais nous aussi il faut nous comprendre. Il faut qu’on puisse vivre et aller travailler", ajoute-t-il, expliquant qu'il a dû faire des détours pendant plusieurs mois pour accéder à sa maison, à cause des barrages filtrants organisés par les manifestants.
Pour Marion, qui vit juste à côté du terrain squatté, c'est aussi un soulagement. "On barricadait le portail pour que personne n’entre. Et encore, on avait des motos qui entraient sur notre propriété, sans notre autorisation. Il y avait des cagettes empilées, de la nourriture partout, des excréments d’animaux. Ils nous ont arraché le compteur d’eau, ils se sont branchés dessus pour avoir de l’eau courant. Et idem dans la maison de famille des propriétaires, ils ont trafiqué les compteurs pour avoir l’électricité.", raconte-t-elle. Et même si le dialogue se passait bien avec les gilets jaunes, la présence des squatteurs était devenue pesante au quotidien.


La cohabitation a également été compliquée avec les commerçants de la zone. Bertrand Boubal tient un magasin de loisirs, accessible par le rond-point. Alors l'année a été très compliquée pour lui. "Il y a eu des journées où on ne voyait quasiment personne, et même plusieurs samedis où on a été obligés de fermer, puisque ça n’avait aucun intérêt de rester ouvert, car l’accès au magasin était quasi-impossible", explique le commerçant, soulagé de pouvoir "à nouveau travailler sereinement".