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Piscines à Grenoble : des "aberrations ?" Retour sur la polémique, explications de la ville
Sortie en fin d'un conseil d'école en maternelle début novembre, une petite phrase continue de susciter interrogations et controverses. Pourquoi l'élue de la ville, présente ce jour-là, a parlé des piscines comme d'"aberrations" ? Et qu'en est-il de l'apprentissage de la natation à Grenoble ?

Les piscines sont "des aberrations économiques, écologiques et sanitaires". Voici les mots de l'adjointe au maire de Grenoble, Anne-Sophie Olmos, lors d'un conseil d'école au début du mois (le 8 novembre). Le compte-rendu rédigé par les parents le note, noir sur blanc.
Elle répondait à ces parents d'élèves inquiets de plusieurs sujets, comme le manque de personnel d'encadrement en périscolaire, (sujet récurrent, objets de nombreuses grèves , et complexe en termes de recrutement malgré les efforts ), mais aussi sur l'absence de cours de natation pour leurs enfants inscrits en classe de maternelle, grande section. Depuis la fermeture de la piscine Vaucanson, en 2019, les capacités d'accueil des scolaires dans les piscines de Grenoble sont réduites, tout le monde en est conscient.
Des parents estomaqués
Néanmoins, la petite phrase a fait l'effet d'un choc parmi les parents d'élèves, qui ont bien demandé à l'adjointe de préciser et répéter ses propos, ce que nous confirme l'une des mamans présentes, Flore.
"On était tous ahuris ! Qu'il y ait un manque de moyens financiers dans la ville de Grenoble, on est tous au courant, mais de là à nous dire qu'en fait, il n'y aurait probablement pas d'alternative mise en place... Je n'ai jamais entendu un discours pareil. Elle nous a dit que, selon son avis personnel, les piscines étaient amenées à disparaître d'ici dix ans. En termes de chauffage de l'eau, c'est coûteux, d'un point de vue sanitaire, c'est compliqué, voilà !"
D'après cette maman, c'est une question de santé publique, mais aussi d'égalité :
"Il y a beaucoup d'enfants qui apprennent à survivre dans l'eau grâce à l'enseignement de la natation à l'école. Et donc, ça veut dire que, s'ils n'ont pas accès à la natation à l'école, il y a un certain nombre d'enfants qui ne sauront pas nager. En fait, il y aura une minorité d'enfants privilégiés qui auront accès à des cours privés et qui sauront nager" s'insurge-t-elle.
Réponse, nuance et précisions de la mairie
Nous avons sollicité la mairie, qui a d'abord formulé une réponse écrite :
"L'élue a indiqué que de nombreuses villes, comme Lyon, explorent des façons de moderniser les piscines et le rapport à l'eau en ville. Par exemple, Grenoble est en train de faire du lac de la Villeneuve, un lac baignable. Pour rappel, en 2050, la science indique que notre territoire connaîtra trois mois de canicule par an. La responsabilité des élus est de mettre l'eau et la fraîcheur au cœur de la ville de demain."
Que faut-il en conclure ? Comment la mairie de Grenoble se positionne-t-elle vis-à-vis de l'apprentissage de la natation ? "Apprendre à nager à tous les élèves est une priorité nationale, inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences", écrit ici le ministère d e l'Éducation Nationale.
"Quand on parle d'aberration, quand on parle de réflexion, c'est sur du long terme, voire du très long terme" - la mairie de Grenoble
Un peu perplexes face à cette réponse écrite et pour aller plus loin dans la précision, nous avons tout de même demandé les explications de l'adjointe aux écoles, Christine Garnier, qui détaille : "C'est sûr que les piscines chauffées en hiver sont une grosse consommation d'énergie pour la ville. Ceci dit, quand on parle d'aberration, quand on parle de réflexion, c'est sur du long terme, voire du très long terme. Pour l'instant, à Grenoble, nous avons encore trois piscines couvertes qui sont utilisées par les enfants et tous les enfants, à Grenoble, apprennent à nager. Les cours ne peuvent pas être assurés effectivement en maternelle, mais je le redis, ça a été vu avec l'Éducation nationale qui a priorisé les plus grands".
L'opposition municipale est montée au créneau, dont Alain Carignon, chef de file du groupe "Société Civile" pour qui le problème est celui, global, de la gestion et du pilotage de l'équipe municipale.
Trois piscines accueillent les scolaires toute l'année
Trois piscines couvertes, ce n'est pas assez pour assurer des cours à tous les élèves de Grenoble. Alors il a fallu prioriser pour certaines classes de primaires. Mais, vérification faite auprès d'écoles à Grenoble, non, toutes les classes de primaires n'ont pas la possibilité d'avoir des cours de piscine cette année. Et c'est bel et bien en raison du manque d'équipements.
Vaucanson fermée, Jean Bron comme alternative en juin ?
Jusqu'à nouvel ordre, aucune décision n'est prise sur la piscine Vaucanson, vétuste et qui ne pouvait plus fonctionner. Elle est fermée depuis 2019. Quant à l'accès à la piscine Jean Bron (bassin extérieur), demandé par les parents pour des cours intensifs dès le mois de juin (quand il fera bon), Christine Garnier assure que cela fait partie des solutions envisagées par la ville.
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