Pontchâteau : le plus beau des cadeaux pour Ibrahima, l'apprenti carreleur régularisé

"C'est un merveilleux cadeau. De quoi tourner la page et reprendre une vie normale", souffle, soulagée, Véronique Ecobichon qui a lutté pendant des mois sans jamais baisser les bras. Paperasses, coups de fils, la patronne de cette entreprise de carrelage de Pont-Château s'est démenée pour garder son salarié sachant que le BTP manque cruellement de bras. 

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Si j'avais abandonné le combat, jamais je n'aurais pu me regarder dans la glace. - Véronique Ecobichon

"On l'a formé pendant deux ans, c'est un excellent ouvrier qui apprend vite avec le sourire. Si j'avais abandonné le combat, jamais ne j'aurais pu me regarder dans la glace", conclut Véronique Ecobichon. 

Ibrahima, 20 ans, apprenti carreleur, jeune Guinéen sans papier depuis sa majorité, était menacé d'expulsion depuis deux ans. Malgré son CAP, malgré sa médaille d'argent de meilleur apprenti de la Loire-Atlantique et surtout malgré le combat de ses patrons pour le garder. Avec l'association Patrons Solidaires, une pétition sur change.org avaient réuni plus de 23.000 signatures.

C'est une nouvelle vie qui commence. - Ibrahima

C'est à la suite de notre reportage diffusé fin novembre que le préfet de Loire-Atlantique sur l'antenne de France Bleu Loire Océan avait promis de rééxaminer le dossier. C'est donc chose faîte. La lettre est arrivée ce mercredi, avec convocation en préfecture le 3 janvier pour décrocher le titre de séjour au titre de salarié. Ibrahima a déjà signé son CDI et le couple Ecobichon s'engage à l'aider pour lui trouver un logement. "Je suis tellement soulagé, j'ai hâte maintenant de travailler et de mettre ces deux ans derrière moi. C'est une nouvelle vie qui commence", glisse Ibrahima, tout sourire. 

Ce mercredi, c'était aussi le dernier jour avant les vacances dans l'entreprise. L'occasion pour les patrons d'offrir toasts et champagne à tous leurs ouvriers. "Santé Ibrahima ! Content de te retrouver fils", lance Alain Ecobichon en levant son verre. "C'est un carreleur qui apprend vite, qui a beaucoup de volonté. Je suis tellement content de retravailler avec lui", assure son collègue Christophe. Ibrahima remercie timidement tout le monde. Ému comme au premier jour du reste de sa vie.