Pour ne plus "laisser gagner la maladie" Véronika se lance le défi d'enchainer huit raids multisports
Une châtelaillonnaise de 42 ans sera samedi au départ de la première étape de L'EDF ADN Tour handisport. Véronika Tornade souffre pourtant d'algoneurodystrophie et n'a débuté l'entrainement qu'au mois de mars. Mais elle ne veut plus laisser la maladie l'emporter.
Assise sur une machine de musculation, Véronique soulève un poids, avec ses jambes malgré son handicap. Elle souffre pourtant d'algoneurodystrophie, un syndrome douloureux apparu il y a quatre ans lors d'une fracture de cheville qui s'accompagne d'un raidissement progressif. Véronique Prouteau a perdu l'usage de sa cheville droite : elle s'est d'abord déplacée en fauteuil roulant, puis maintenant sur un tricycle orthopédique, un kneescoot sur lequel elle pose son genou. La jeune femme a passé trois ans sans bouger, le plus souvent couchée sur son lit, mais c'est fini ! Aujourd'hui à 42 ans elle se lance dans une série de 8 raids multisports et sera au départ ce samedi du Raid handi valide des Deux-Sêvres, avec ses deux entraineurs, à Sansais-la-Garette.
Je ne veux plus montrer à mes enfants cette image de quelqu'un de passif qui laisse gagner la maladie. Aujourd'hui c'est moi qui doit gagner - Véronique Prouteau dite Véronika Tornade sur les réseaux sociaux.
Le déclic s'est fait il y a un an, lors de l'anniversaire de son accident. "Je ne supportais pas de me voir dans un miroir, il fallait que je perde du poids, il fallait que je retrouve mes muscles, je ne pouvais plus supporter cette image là, ce n'était pas moi !" raconte Véronique. Une salle de sport ouvrait à coté de chez elle, elle y est entrée.
Mais ce n'est qu'en en mars dernier qu'elle a vraiment commencé l'entrainement. Il fallait trouver une salle et une équipe qui accepte son handicap et adapte les exercices pour lui permettre de se muscler. C'est ce qui s'est passé avec Dominique Cortiula, responsable de Statera Atlantic Challenge, une salle de sport à Saint Vivien près de La Rochelle qui est aussi un centre de formation au brevet professionnel d'éducateur sportif.
12 heures d'entrainement par semaine
Véronique n'était pas une grande sportive avant son accident, et il y a deux mois, avant de commencer à s'entrainer "elle avait une capacité physique assez moyenne" commente Dominique Cortiula, le préparateur de Véronique. "Elle faisait beaucoup avec les jambes, et peu avec le haut du corps." Aujourd'hui, elle s'entraine 12 heures par semaine : elle court 8 kilomètres tous les jours (avec son tricycle thérapeutique d'un poids de 10KG, qu'elle doit pousser), elle fait trois séances par semaine d'une heure de musculation, et deux séances d'une heure de natation. Le sport permet au corps de secréter des endorphines qui atténuent la douleur.
En deux mois, Véronique a réussi à renforcer sa musculature. "Elle va en avoir besoin" explique son préparateur : "Le circuit EDF ADN Tour, c'est beaucoup d'épreuves physiques : ça va de l'escalade à la course à l'aviron etc. Véronique a besoin d'une capacité physique assez importante". Ses atouts : une génétique favorable qui lui permet d'évoluer dit Dominique Cortiula et surtout une pugnacité à tout épreuve ajoutent Cynthia Hartock, et Adrien Pérez, deux étudiants du centre de formation, qui sont devenus les entraineurs de Véronique.
"J'ai 4 enfants et j'ai envie de leur montrer que maman va faire l'EDF ADN Tour, qu'elle va faire de la musculation ce que d'autres mamans ne font pas" s'exclame Véronique. Elle est devenue Véronika Tornade, sur les réseaux sociaux : "Je raconte ma vie au quotidien, la vie avec un handicap, les défis que je me lance". Aujourd'hui, plus rien ne l'arrête, Véronika s'est fixé l'objectif, après le circuit EDF ADN Tour, de battre un record sur un marathon.