"Pour nous, professionnels, c'est catastrophique" : en Dordogne, un camping entier n'a pas de réseau mobile
Au camping L'Escapade, à Lamonzie-Montastruc en Dordogne, il faut aller sur les hauteurs du terrain pour espérer trouver une barre de réseau sur son téléphone. Certains clients préfèrent même annuler leur séjour.

La couverture réseau s'améliore en France, y compris en zone rurale, selon l’évaluation annuelle de la qualité de service des opérateurs mobiles publiée qui a été publiée ce mardi par l'Arcep. Mais l'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes pointe aussi une connexion qui reste deux fois plus faible à la campagne que dans les grandes villes. L'Arcep a d'ailleurs mis en ligne une carte complète du réseau mobile en France pour savoir quel opérateur capte le mieux près de chez vous : https://www.monreseaumobile.fr.
En Dordogne par exemple, les zones blanches restent une réalité. C'est le cas à Lamonzie-Montastruc, 737 habitants, dans le Bergeracois. "Ça passe très très très mal sur plusieurs secteurs, résume le maire, Alain Monteil. J'ai tous les abonnés qui viennent pleurer à la mairie, ce qui est tout à fait normal ! Alors j'en ai référé à la préfecture, par courrier, mais ça fait déjà trois ou quatre ans, en on attend. On nous avait promis un pylône, peut-être, l'année prochaine, mais il n'y a rien de sûr".
"On ne sait plus quoi répondre aux clients"
Parmi les habitants exaspérés, il y a Laura Garcia, la gérante du camping L'Escapade, installé à la sortie de la commune, le long de la départementale. Sur l'ensemble du terrain, le réseau est nul, quel que soit l'opérateur, sauf dans une zone très précise. "Les clients lui ont donné un nom à cette zone, raconte la patronne. C'est 'l'arbre réseau', un chêne dans le camping qui donne une barre de réseau".

Laura Garcia a repris l'affaire il y a trois ans mais n'a pas vu d'amélioration. "Quand c'est un particulier, il prend sur lui, mais nous en tant que professionnels, ça devient catastrophique. On ne sait plus quoi répondre aux clients", déplore-t-elle.
En août dernier, une cliente devait par exemple prendre des nouvelles d'un proche victime d'un infarctus. La patronne a dû l'installer dans un mobil-home en hauteur pour qu'elle ait un peu de réseau. D'autres clients ont tout simplement préféré annuler : "Un couple avec une adolescente... Quand l'adolescente a vu qu'elle n'avait aucun réseau mobile, elle a fait un scandale à la réception et ses parents ont décidé de quitter le camping."
Laura Garcia espère, comme la mairie, une amélioration avec l'arrivée du pylône promis par les autorités pour 2020, voire 2021. L'équipement devrait être financé par le département.