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Pourquoi les forestiers du Médoc ne veulent pas qu'on redirige leur eau vers Bordeaux Métropole ?
Une consultation démarre ce 26 octobre sur le projet de champ captant entre le Sud Médoc et la Métropole de Bordeaux. Il doit permettre à l'agglomération d'être alimentée en eau d'ici 2024 en utilisant les ressources situées sous les forêts médocaines. Un projet contesté par les sylviculteurs.

Une consultation démarre ce 26 octobre dans le Sud Médoc sur les projets de forages en eau pour alimenter la métropole de Bordeaux. Elle se tient juste avant l’enquête publique sur ces 14 forages qui doivent être réalisés au Temple et à Saumos d'ici 2024 pour fournir 10 millions de mètres cubes par an aux communes de l'agglomération. Un besoin alors que la métropole ne cesse de s'étendre et les besoins en eau sont de plus en plus importants. Un projet d'ampleur dont ne veulent pas les sylviculteurs du Médoc, qui s'inquiètent pour les conséquences sur leurs arbres.
On a pu fournir des études scientifiques d'analyse de terrain qui montrent clairement que les pins peuvent crever. Non seulement les pins, mais aussi toute la biodiversité alentour. - Michel Robert, président de l'Association pour le maintien de l’activité forestière en Médoc
Ils estiment que les forêts de pins maritimes sont directement menacées par le champ captant qui doit aspirer l'eau et la rediriger vers la Métropole. Ces arbres pourraient se retrouver assoiffés en été si la nappe dont ils se servent pour boire venait à baisser ne serait-ce que de 10 centimètres. C'est ce qui ressort des études faites par l'AMAF, l'Association pour le maintien de l’activité forestière en Médoc. Une association créée il y a quelques mois par Michel Robert, un ancien forestier. Elle regroupe plusieurs professionnels de la sylviculture. "Récemment, on a quand même pu fournir des études scientifiques d'analyse de terrain qui montrent clairement que les pins peuvent crever et non seulement les pins, mais aussi toute la biodiversité alentour. Que ce soit les chênes, les châtaigniers et les zones humides qui risquent aussi d'être en danger", affirme Michel Robert.
L'association attend donc beaucoup de la concertation qui débute ce mardi, déjà pour mettre sur le table les doutes qu'ils ont sur le projet. Mais aussi pour proposer d'autres solutions. Comme le dessalement de l'eau de l'océan. Une technique vite balayée par la vice-présidente de la métropole chargée de l'eau. "On ne sait pas encore le faire et il nous faut une solution immédiate", explique Sylvie Cassou-Schotte. Mais elle garantit que si la concertation montre, preuves à l'appui, que le projet est dangereux pour l'écosystème des forets médocaines, il pourrait être remis sérieusement en question.