Précarité menstruelle étudiante : Annecy installe des distributeurs gratuits de produits hygiéniques
Pour lutter contre la précarité menstruelle, la ville d'Annecy installe dix distributeurs avec mise à disposition gratuite de produits d'hygiène. Situés à l'université, au Bureau Information Jeunesse et à la Mission Locale, il s'agit d'un test avant d'être déployé dans des lycées.
La crise du Covid-19 a mis en lumière la précarité étudiante. Et parmi les prises de conscience de cette situation : celle de la précarité menstruelle. Plusieurs jeunes femmes n'ont pas les moyens de s'acheter des protections hygiéniques. Plusieurs associations en distribuent régulièrement. Pour contribuer à cette lutte, la Ville d'Annecy va installer d'ici février dix distributeurs donnant gratuitement accès à des produits d'hygiène.
Ces distributeurs seront situés à l'Université, au Bureau Information Jeunesse et à la Mission Locale. Le dispositif est en test, avant d'être plus largement déployé dans les lycées. "C'est insupportable d'entendre que des jeunes femmes n'arrivent pas à se payer des produits de première nécessité", explique Guillaume Tatu, l'adjoint au maire chargé de la jeunesse. Selon une enquête menée par la marque Always en 2018, quelque 130 000 lycéennes rateraient régulièrement les cours pour cette raison.
Pour le représentant de la mairie, "ce dispositif apportera à court terme une solution pour les jeunes femmes sur un problème concret. A long terme, c'est aussi une réflexion sur l'évolution des mentalités : _c'est un problème de société, pas un problème de filles !_"
"Le prix des protections hygiénique en France est juste exorbitant"- Eva Bayle, Nous Toutes 74
Pour l'association haut-savoyardes Nous Toutes, ce dispositif est une bonne nouvelle. "Il était temps !", confie Eva Bayle, l'une des membres du bureau du 74. "Le prix des protections hygiéniques en France est juste exorbitant, ça parait complètement insensé qu'on ait à payer pour ça."
Désormais, Eva Bayle espère que ce dispositif va se déployer rapidement, et partout : "il est indispensable que ces distributeurs amènent à en créer beaucoup d'autres, le plus rapidement possible, et pour toutes les femmes qui sont en situation de précarité." Selon une enquête Ifop de 2017, 1,7 million de femmes n'auraient pas les moyens d'acheter des protections périodiques.