Projet de carrière à Saint-Nazaire-en-Royans : près de 200 opposants défilent à Valence
Les opposants au projet de carrière du Mont Vanille défilaient ce samedi 19 décembre à Valence. Alors que le préfet de la Drôme doit donner son accord ou non le 24 janvier prochain, les manifestants voulaient lui montrer que ce projet n'est pas le bienvenu sur le territoire.
Malgré la pluie, le Covid-19 et les vacances de Noël, les opposants au projet de carrière à Saint-Nazaire-en-Royans (Drôme) étaient près de 200 à manifester ce samedi 19 décembre à Valence, à l'appel de l'association Protégeons le Mont Vanille Royans Vercors (PLMVR). Depuis le début de l'année, plusieurs habitants de la commune s'opposent à l'installation d'une carrière, à l'entrée du village sur le Mont Vanille. Le 24 janvier prochain, le préfet de la Drôme doit donner son feu vert ou non pour le début des travaux. Les opposants veulent donc faire entendre leur voix.
Brigitte habite à 40 mètres du site d'implantation de la carrière. Elle s'inquiète des conséquences des tirs de mine, qui permettront de décrocher la roche du Mont Vanille. "On craint pour nos maisons, pour notre santé. Le concassage des pierres va aussi provoquer de la poussière. Mon mari est asthmatique. On est tous en danger. La flore, la faune, les humains, l'économie : ils vont tout détruire."
Les habitants pointent les effets néfastes du projet pour le tourisme dans les alentours. Alain Menant dirige le club d'aviron du Sud Grésivaudan. Il navigue sur le plan d'eau, situé en contre-bas du Mont Vanille. "Juste cet été, entre juillet et août, plus de 1000 touristes sont venus tester l’aviron ou le kayak à Saint-Nazaire-en-Royans. Quand on arrive, qu'on voit une carrière, une chose aussi impactante pour la vue, on a juste envie de filer plus loin."
Les manifestants parlent d'un projet caché
Les manifestants dénoncent aussi l'omerta autour du projet. Nombre d'habitants l'ont découvert en janvier dernier, lors des vœux de l'ancien maire d'après l’association PLMVR. La carrière est devenue un sujet politique et en mars dernier, une équipe d'opposants a pris la rênes de la mairie. Elle s'est retrouvée poings et mains liés devant le projet car elle doit respecter les engagements pris lors de la précédente mandature, et notamment la vente de terrains au carrier.
"Il y a quand même des choses qui sont un peu trouble, estime Alain Navarro l'un des nouveaux élus. Le carrier a investi plusieurs centaines de milliers d'euros alors que le projet a été voté lors du dernier conseil municipal, juste avant les élections. On a l'impression que c'était acquis d'office pour l'entrepreneur. Je ne connais pas une personne qui investirait plusieurs milliers d'euros sans avoir la garantie de l'aboutissement du projet."
Arrivés devant la préfecture de la Drôme, les manifestants ont pris la pose avec leurs banderoles, devant le bâtiment. Si le préfet donne son feu vert pour la carrière en janvier prochain, l’association ira devant les tribunaux pour le contester.