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Reconfinement : "catastrophe", "manque d'équité", les commerçants réagissent aux annonces du gouvernement

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Les acteurs du monde économique dont les commerçants ont rapidement réagi après l'annonce d'un nouveau confinement en France dès ce jeudi minuit. Les commerces jugés "non essentiels", déjà fragilisés, doivent fermer. Tour d'horizon des différentes réactions.

Les commerces dits "non essentiels" devront comme en mars dernier baisser le rideau. Les commerces dits "non essentiels" devront comme en mars dernier baisser le rideau.
Les commerces dits "non essentiels" devront comme en mars dernier baisser le rideau. © Maxppp - Matthieu de Martignac

"Manque d'équité", "incompréhension", "catastrophe"... les commerçants et le mond économique ont fortement réagi après l'annonce mercredi soir d'un nouveau confinement en France. Décrété jusqu'au 1er décembre minimum, il implique la fermeture des commerces "définis au printemps comme non essentiels" , et des établissements recevant du public, notamment les bars et restaurants. 

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Plusieurs adaptations pourront toutefois avoir lieu, la liste des commerces fermés sera réévaluée d'ici 15 jours. Et les fleuristes pourront rester ouverts jusqu'à dimanche a indiqué le porte-parole du gouvernement, pour permettre aux Français de se recueillir à l'occasion de la Toussaint.

La fermeture de nombreux commerces est "une erreur" qui risque d'entraîner beaucoup de faillites et de pertes d'emplois, a réagi ce jeudi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.

"On a l'impression d'être les boucs émissaires"

Pour Daniel Bernardi, président de l'association des commerçants et artisans d'Epinal, dans les Vosges, la fermeture des commerces non essentiels est une "catastrophe". Selon lui, c'est la "mort du commerce du centre-ville", et il craint que les géants de la vente en ligne ne profitent à nouveau de ce nouveau confinement. 

Le monde économique est également sous le choc en Loire-Atlantique et en Vendée. "Nous avons déjà eu plus de 80 jours de fermeture sur la première période, 30 jours de plus que l'ensemble des Français. Nous avons ensuite eu une baisse de l'activité avec les mesures de distanciation, la clientèle n'est pas complètement revenu parce qu'elle avait peur... On a l'impression d'être les boucs émissaires", estime Catherine Quérard, représentante du GNI Grand-Ouest, le groupement des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration.

Pour le représentant des TPE en Mayenne, Raphaël Alexandre, c'est type d'entreprises risque d'être encore plus pénalisé. "Nous pensons que cela va être compliqué pour certaines d'entre elles, pour les TPE et notamment, les très jeunes TPE qui n'ont pas eu le temps de sécuriser leur trésorerie." Il pointe un sentiment d’inéquité chez les commerçants. "On dit aux fleuristes, aux libraires, aux coiffeurs, de fermer leur boutique car leur activité est non-essentielle à l'économie de leur commune, de leur département, forcément, ils ont du mal à accepter cela".

Colère à l'approche de Noël 

Au Mans, l'une des associations de commerçants du centre-ville déplore la fermeture des enseignes à l'approche des fêtes de fin d'année. C'est "une colère parce que la période de Noël, c'est au minimum 30% du chiffre d'affaire annuel. Et Noël, c'est n'est pas le 15 décembre, c'est maintenant. Allez expliquer au fleuriste qui est parti en Hollande faire son stock qu'il va devoir tout jeter" réagit Catherine Sasso, la présidente de l'association. 

Guillaume Sicard, le président de Terre de Commerce à Marseille (Fédération de commerces Marseille Centre) appelle même les consommateurs à attendre pour effectuer leurs achats de Noël. "Attendez pour tous les achats. Attendez pour les achats qui peuvent se faire sur internet ou dans les grandes surfaces sinon ça va être la fin du petit commerce en centre ville, il faut être 'conso-acteur' aujourd'hui et préserver ses cadeaux de Noël pour la période du mois de décembre." martèle-t-il.

Des commerçants réclament des mesures pour les loyers

Mercredi soir, Emmanuel Macron affirmé lors de son allocution que "l’économie ne doit ni s’arrêter, ni s’effondrer". Le président a promis des aides pour les commerces fermés administrativement , à commencer par le maintien des aides déjà instaurées (indemnisation du chômage partiel, exonération des charges et de l'aide jusqu’à 10.000 euros par mois). Autre pistes envisagées : des aides pour faire baisser les loyers, et un plan spécial pour les indépendants, les commerçants, les très petites et moyennes entreprises. 

Ces mesures doivent être présentées ce jeudi soir par le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

"La première chose à faire, c'est faire en sorte que les entreprises puissent payer leurs charges", réagit Xavier Prévost , le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Normandie. Il réclame ces mesures pour les loyers : "Nous proposons que soit mis en place un crédit d'impôts pour les bailleurs qui baisseraient leur loyer et de pouvoir utiliser la caution que l'on met en garantie".

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