Réforme des retraites : nouvelle action des avocats à Valence
Ils ont déposé en même temps une vingtaine de demandes de remise en liberté et espèrent ainsi engorger la machine judiciaire jusqu'à faire réagir le gouvernement.

Les avocats du barreau de la Drôme ont organisé une nouvelle action ce vendredi matin à Valence pour protester contre la réforme des retraites. Ils ont déposé ensemble une vingtaine de demandes de remise en liberté au greffe du tribunal correctionnel.
Ces demandes de libération concernent des clients qui ont été jugés en comparution immédiate le vendredi 17 janvier mais qui n'avaient pas pu être défendus puisque les avocats grévistes n'ont pas participé à l'audience. Les avocats espèrent avec cette requête engorger le tribunal.
"Cette action sert à ce que les causes de notre mouvement remontent directement au gouvernement. Et ça ne sera le cas que si on engorge vraiment et qu'on enraye la machine judiciaire : là, ça va le faire parce qu'avec cette demande de mise en liberté, la juridiction est obligée de se prononcer et de se réunir en audience pour statuer", explique Annelieke Gillotot, qui est en grève depuis le début du mouvement.
"La profession a rarement été aussi mobilisée"
"Ce n'est pas quelque chose d'habituel que d’accueillir autant de demandes de mise en liberté le même jour et ensuite c'est encore une charge de travail d'audiencer des dossiers, de les traiter, de rédiger les décisions... L'objectif, c'est de gripper un peu la machine et que ça remonte pour faire reculer le gouvernement", poursuit Maître Jean-Yves Dupriez.
"Si on n'était pas obligés d'aller aussi loin dans le symbole et aussi loin dans le blocage du fonctionnement de la justice, ils ne nous entendraient pas. On est même pas sûrs qu'ils finissent par nous entendre, d'ailleurs. On l'espère", explique-t-il. Les avocats du barreau de la Drôme réfléchissent déjà à de nouvelles actions pour la semaine prochaine.
"C'est vrai que nous déployons des moyens importants, la profession a rarement été aussi mobilisée et on n'est pas près de s'arrêter. Chaque semaine, on change d'idée et on engage de nouvelles actions et on va continuer comme ça tant qu'il le faudra", conclut Jean-Yves Dupriez.