EN IMAGES - À Rennes, une dizaine de tags islamophobes découverts sur les murs de la mosquée
Une dizaine d'inscriptions islamophobes ont été découvertes dimanche 11 avril sur les murs et les vitres du centre culturel islamique de Rennes (Ille-et-Vilaine). Ces tags apparaissent à deux jours du début du ramadan. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sera sur place ce dimanche après-midi.
"Non à l'islamisation", "Mahomet prophète pédophile", "l'immigration tue"... Une dizaine de tags islamophobes ont été découverts sur les murs et les vitres du centre culturel Avicenne dans le quartier Villejean à Rennes (Ille-et-Vilaine) ce dimanche 11 avril un peu avant la prière de 6h. Ces inscriptions contiennent des références catholiques avec "Charles Martel sauve nous" ou encore "catholicisme religion d'État".
Les musulmans "visés une fois de plus"
"C'est un acte inqualifiable, ignoble, odieux et lâche. Je suis très blessé, abasourdi. Les musulmans sont visés une fois de plus, c'est un amalgame politique et religieux", déplore Mohamed Zaidouni, le président du conseil régional du culte musulman. C'est un lieu de culte qui vient d'être souillé, piétiné, c'est toute une communauté qui vient d'être stigmatisée", ajoute-t-il. La police est sur place ce dimanche matin.
Cet incident islamophobe intervient deux jours avant le début du ramadan, mardi 13 avril. Mohamed Zaidouni demande une protection des lieux de culte. "Cela intervient aussi à l'approche des élections régionales, dans un contexte de violences", analyse-t-il. Deux autres mosquées rennaises on déjà été la cible de dégradations en 2019.
Gérald Darmanin sur place en fin de journée
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réagi dans un tweet en qualifiant les inscriptions d'"inacceptables". "Toute ma solidarité avec les musulmans de notre pays", écrit-il. Il annonce se rendre se place ce dimanche en fin de journée.
De son côté, le préfet d'Ille-et-Vilaine "condamne très fermement cet acte" sur Twitter. Il a échangé ce matin avec les représentants du culte musulman pour les assurer de "tout son soutien". Une enquête a été confiée à la sûreté départementale de Rennes sous la qualification de "dégradations à raison de l’appartenance à une religion" qui fait encourir une peine de 4 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.
Une mosquée au nord de Nantes a été incendiée dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 avril. Il n'y avait pas de blessé mais des dégâts importants. Une enquête est en cours. Au Mans, un homme de 24 ans a été mis en examen vendredi 9 avril après avoir menacé de s'en prendre à une mosquée. Il revendiquaient des idées néo-nazies, plusieurs armes ont été trouvées à son domicile.
Une référence à l'affaire de la mosquée de Strasbourg
Les inscriptions sur le centre culturel Avicenne de Rennes, taguées à la bombe en plusieurs couleurs, visent également Europe-Écologie-Les-Verts. La mention "EELV = traître" fait référence à la décision de la mairie écologiste de Strasbourg d'une possible subvention pour le chantier de la mosquée Eyyub Sultan, porté par une association turque, la Confédération islamique Millî Görüs. Gérald Darmanin avait accusé la mairie de "financer l'ingérence étrangère en France". Le parti écologiste a porté plainte pour diffamation contre le ministre de l'Intérieur.