Retraites : toujours en grève, les avocats dijonnais craignent "des renvois jusqu'en fin d'année"
Ça fait trois semaines déjà que les avocats sont en grève. Ils protestent contre la réforme des retraites et la disparition programmée de leur régime autonome. A Dijon, la majorité des 340 avocats du barreau ne plaident plus. Le bâtonnier Stéphane Creusvaux est l'invité de France Bleu.

Les avocats du barreau de Dijon entament ce lundi leur quatrième semaine de grève contre la réforme des retraites. Une assemblée générale a lieu ce lundi matin à 11 heures pour décider de la suite. Mais que gagne précisément un avocat lorsqu'il part à la retraite ? Le bâtonnier du barreau de Dijon Stéphane Creusvaux veut lutter contre le cliché de l'avocat nanti.
"Actuellement la base socle dans notre régime autonome est de 1450 euros. Régime autonome, ça veut dire qu'on est autosuffisants, et qu'on ne coûte rien, ni à l'Etat, ni au contribuable. On cotise à la caisse de retraites des barreaux français, et au titre de la solidarité on reverse 100 millions d'euros par an au régime général."
Des renvois d'audiences à la fin d'année ?
Alors quel impact cette réforme du gouvernement aurait-elle sur le régime de nos avocats ? Pour Stéphane Creusvaux, c'est la double sanction : "elle va doubler nos cotisations, qui vont passer de 14 à 28%. Avec le régime universel, _on risque d'avoir 20 à 25% de pension en moins_. Ce qu'on réclame, c'est de pouvoir conserver notre régime autonome qui ne pose aucune difficulté, et qui est solidaire puisque chacun gagne la même base socle. Il est évident que remettre en question ce régime, ça risque de poser de graves difficultés financières notamment pour les avocats les plus jeunes et les cabinets les plus fragiles."
Au-delà du cas des "robes noires", il y a évidemment l'état de la justice, l'accès à cette justice qui tourne déjà au ralenti à Dijon. Le bâtonnier confirme, il y a d'ores et déjà _"beaucoup de retards, beaucoup de renvois, tant au civil qu'au pénal. C'est le problème aussi de toutes grèves, ça a évidemment des incidences. Ça dépend des matières, mais jusqu'à maintenant, on est sur des renvois avant l'été, mais c'est sur que si le mouvement continuait dans le temps, on risquerait d'avoir des renvois jusqu'en fin d'année." _Vraisemblablement jusqu'au 3 février, puisqu'il y aura une nouvelle journée de manifestation nationale.