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Rétro 2017 : Fermeture du centre de déradicalisation de Beaumont-en-Véron

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Le centre de déradicalisation de Pontourny à Beaumont-en-Véron, près de Chinon, a fermé ses portes au milieu de l'été. Il n'aura tenu que dix mois et accueilli seulement neuf pensionnaires. Un échec sur toute la ligne.

L'entrée du centre de Pontourny à Beaumont-en-Véron
L'entrée du centre de Pontourny à Beaumont-en-Véron © Radio France - Morad Djabari

L'ouverture du centre de déradicalisation de Pontourny a été immédiatement présentée comme une expérimentation, à grand renfort de communication. Il devait être le premier d'une dizaine de centres de déradicalisation en France pour aider des apprentis djihadistes volontaires à sortir de l'embrigadement. Il aura finalement ouvert dix mois, accueilli seulement neuf jeunes et aura coûté deux millions d'euros. 

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Pontourny, fiasco de la déradicalisation

L'échec a été matérialisé dès le mois de février où il n'y avait plus de pensionnaire . L'élection présidentielle passée, la nouvelle majorité a tranché, en arrêtant de s'obstiner. l'annonce a été lapidaire, dans un simple communiqué du ministère de l'Intérieur le 28 juillet . Murielle Domenach, du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation expliquait alors que "le recrutement s'est heurté à des limites parce qu'il était difficile de trouver des volontaires dont les profils soient adaptés à cette prise en charge".

Pontourny, deux millions d'euros d'investissement pour neuf résidents en tout

Pour se dédouaner de l'échec, les responsables du dispositif ont accusé pêle-mêle les voisins, les élus, les médias. Pierre Pibarot, le directeur du GIP, le Groupement d'intérêt public Réinsertion et citoyenneté par exemple. "La médiatisation forte et les pressions locales sont vécus douloureusement par les résidents" expliquait-il. "Ils étaient au stade où ils rentraient chez eux le week-end. Le lundi, ils n'ont pas souhaité revenir".  Ce qu'oublie de dire Pierre Pibarot, c'est que des jeunes radicalisés, fiché S, condamnés par la justice, ont été accueillis dans le centre, alors que ces profils devaient être écartés, ce qui évidemment a soulevé la colère des riverains et des élus. Il y a aussi eu des mensonges. Ces mêmes responsables nous ont promis régulièrement entre février et juin l'arrivée de nouveaux résidents. Il n'en a rien été. 

Les jeunes radicalisés n'ont jamais manifesté leur souhait d'aller dans cette structure. Le viver potentiel existe, mais le vivier des volontaires n'existe pas. Louis Le Franc, préfet d'Indre-et-Loire à l'époque

Aujourd'hui, le centre de Pontourny de Beaumont-en-Véron est vide. Il ne reste qu'un gardien sur place. Il appartient à l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Il pourrait être affecté à terme à des projets médicaux-sociaux. Sur la vingtaine de salariés, la moitié, les fonctionnaires, est réaffectée à Paris ou dans des structures qui dépendent de la ville de Paris. Il y a aussi des procédures de licenciement. 

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