Rythmes scolaires : vague de mécontentement, réunion à l'Elysée
François Hollande et les ministres concernés se sont réunis mercredi pour faire le point sur les rythmes scolaires. Un rendez-vous prévu depuis plusieurs jours selon le gouvernement, mais qui tombe en tout cas au moment où les mécontentements se multiplient autour de cette réforme.

La réforme des rythmes scolaires serait-elle en train de se transformer en bombe à retardement pour François Hollande ? Trois semaines après le début de sa mise en place, une réunion a eu lieu mercredi en présence du président de la République et des ministres concernés. Si l'Elysée parle d'une réunion de travail prévue depuis plusieurs jours, le fait est que depuis que l'UMP s'est emparé du sujet, le mécontentement monte en puissance.
Démarrage difficile
Depuis la dernière rentrée, 17% des communes sont revenues à la semaine de 4,5 jours. Le but de cette réforme : alléger les journées et faire place aux activités périscolaires. Mais parents d'élèves et syndicats font remonter un bilan plutôt négatif : des enfants plus fatigués, des activités qui se résument à de la garderie faute de moyens, ou qui sont payantes... Des animateurs en sous-effectif et mal formés. La grogne vient autant des communes qui ont passé le cap en 2013, que de celles qui s'y préparent pour 2014.
Problème de financement
Parents et syndicats sont souvent pour la réforme sur le fond, mais pas sur la forme que lui a donnée le gouvernement. La clé de voûte du problème, c'est l'argent. Un fonds de 250 millions d'euros a été débloqué par l'Etat, et la CAF participe aussi. Mais au final, pour les communes pauvres, appliquer cette réforme dans de bonnes conditions paraît difficile. Depuis le début de la semaine dans plusieurs villes comme Quimper, les agents communaux ont fait grève contre les problèmes d'organisation entraînés par ce nouveau rythme. Ailleurs comme en Gironde, on constate des disparités d'une commune à l'autre.
Cheval de bataille de l'UMP pour les municipales
Quoi de plus rassembleur que l'école ? L'UMP l'a bien compris, et s'empare très offensivement depuis quelques jours de ce mouvement de contestation. Son président Jean-François Copé a demandé à François Hollande un report de la réforme, et l'UMP a inondé ses sections d'1 million de tracts, accompagnés d'une pétition.
Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris où la réforme est déjà appliquée, a lancé un site internet pour que les mécontents puissent s'exprimer : www.nosenfantsmeritentmieux.fr.
Malgré les difficultés, les associations de maires ne suivent pas cette ligne. C'est de la "récupération politicienne" pour les maires ruraux de France. L'Association des maires de France ne souhaite pas un report. Elle a demandé mercredi une remise à plat des modalités du financement, dont le coût selon elle ne peut être supporté par les communes.
Au gouvernement, on affiche sérénité et écoute
A la sortie de cette réunion mercredi, Vincent Peillon a une nouvelle fois défendu sa "bonne réforme incontestée" des rythmes scolaires. Le ministre a simplement admis que quelques "efforts" sont nécessaires pour répondre au mécontentement. A Jean-François Copé, il avait lancé à l'Assemblée : "on a compris que vous aviez un rendez-vous politique avec les municipales, mais faites attention ".
Le Parti Socialiste rappelle dans un communiqué que c'est un rapport commandé par Luc Chatel, ministre de l'Education nationale sous Sarkozy, qui a préconisé en 2011 le retour à la semaine de 4,5 jours.

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