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Saint-Étienne : des militantes féministes agressées en plein collage pour dénoncer le viol

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Trois jeunes femmes du collectif des colleur.euses de Saint-Étienne ont été agressées et menacées de viol alors qu'elles collaient une affiche pour justement dénoncer le viol dans le quartier du Crêt de Roc jeudi 15 octobre. Cette agression renforce leur volonté de militer.

Les trois jeunes femmes se sont faites agresser et menacer de viol après avoir coller ce message sur un immeuble du Crêt de Roc. Les trois jeunes femmes se sont faites agresser et menacer de viol après avoir coller ce message sur un immeuble du Crêt de Roc.
Les trois jeunes femmes se sont faites agresser et menacer de viol après avoir coller ce message sur un immeuble du Crêt de Roc. - Collage_Féminices_StEtienne

Elles ont été agressées parce qu'elles collaient un message féministe sur un immeuble du Crêt de Roc à Saint-Etienne, le soir du jeudi 15 octobre. Le ton est monté une première fois avec un homme qui a filmé ces trois jeunes femmes pendant leur collage et une fois le message "Mon viol, ma rage" bien visible sur le mur, un autre homme les a suivies, insultées et menacées de viol, allant jusqu'à les bousculer. 

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Une agression parce que leurs actions dérangent

"Ça reste une agression comme une autre parce qu'on est des femmes et ça pourrait nous arriver tous les soirs dans les rues seule ou même à trois. On était trois et il n'a pas hésité à venir" raconte l'une de ces militantes, qui préfèrent rester anonymes. Pour elles, au-delà de viser des femmes le soir dans la rue, la violence visait leur mouvement. "J'ai l'impression qu'à Saint-Etienne, le mouvement naît quand même, il n'est pas encore très connu mais certains essaient tout de suite de le casser, c'est surtout ça que j'ai ressenti."

De la colère pour ce que cette agression représente, plus que de la peur donc. Mais pour l'une des jeunes femmes visées, le fait que leur action dérange est justement la preuve qu'il faut continuer. "Le fait qu'on est connues et qu'on commence à faire bouger les choses, forcément on s'en prend en retour. Cette agression, ça m'a rendue encore plus en colère parce qu'ils ne peuvent pas penser qu'ils ont gagné, qu'ils ont le pouvoir tout le temps."  

Montrer le soutien aux victimes de violences 

Elle est d'ailleurs retourner coller dès le lendemain, avant que le couvre-feu ne soit mis en place, "pour ne pas avoir peur et montrer que je n'allais pas m'arrêter." En affichant ces messages sur les murs de la ville, elles veulent montrer que la rue appartient aussi aux femmes et surtout montrer aux victimes de violences conjugales et agression sexuelles qu'elles les croient et les soutiennent. 

Au-delà de l'agression, ce sont surtout les mots qu'elles jugent le plus grave, "les menaces de viol alors qu'on collait pour dénoncer le viol. C'est quelque chose qui résonne dans la tête." Et l'une d'entre elles de continuer : "il sait pourquoi il nous menace de viol. De tous temps les hommes pour asseoir leur domination, c'était le viol qui était là." Au passage, ces militantes soulignent que "le couvre feu ne s'applique pas" aux victimes de violences conjugales ou agression sexuelle. Elles peuvent appeler le 3919 ou envoyer un SMS au 114.  

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