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Saint-Étienne : le Snuipp s'inquiète pour des élèves qui dorment dans la rue

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Plusieurs dizaines d'enfants dorment toutes les nuits dans les rues de Saint-Etienne affirme le Snuipp. Les enseignants s'inquiètent pour ces élèves qui viennent parfois malgré tout à l'école, dans des conditions très difficiles.

Livia est son petit garçon dorment sous une tente dans le parc du musée de la mine
Livia est son petit garçon dorment sous une tente dans le parc du musée de la mine © Radio France - Mathilde Montagnon

Ces enfants, âgés de 3 à 10 ans, arrivent à l'école sales, épuisés, la tête ailleurs... Après la classe, ils repartent, dehors, parce qu'ils sont sans-abris. Ils dorment dans un squat, sous un pont, dans une tente, voire dans un container à poubelles, tout ça, dans les rues de Saint-Étienne. 

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C'est le constat du Snuipp, le principal syndicat des enseignants du premier degré , qui se dit alarmé par une situation humaine intolérable observée dans les écoles Chappe, Monge, Tarentaize et au Soleil. "On a recensé des dizaines d'enfants qui dorment soit dans la rue, soit dans des conditions extrêmes", détaille Jérémy Rousset l'un des responsable du Snuipp dans la Loire. 

"Des enfants qui dorment dans des jardins publics, qui dorment sous un pont, qui dorment parfois dans des poubelles. Ce sont des situations clairement indécentes. Lorsqu'on a six ans, quand on est en classe, qu'on a passé une nuit dans le froid, il est compliqué d'être là déjà, et quand on y est, de pouvoir apprendre dans des conditions sereines, dans des conditions normales." 

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"Or le droit à la scolarisation, il est inaliénable. Chaque enfant, quelque soit sa situation, doit avoir droit à une scolarité normale. Et ce n'est pas ce qui se passe. Des enfants de l'âge CP ne peuvent pas apprendre à lire. Ne peuvent pas apprendre à écrire. Ne peuvent pas stabiliser leurs apprentissages fondamentaux. Alors même qu'ils n'auront qu'une seule fois six ans. Et que c'est le moment précis où il faut que ces apprentissages soient faits".

Le plus souvent, les familles ont été déboutées du droit d'asile et n'ont plus droit à un hébergement par l'État. En revanche, pour le Snuipp, le droit à la scolarisation des enfants, quelque soit leur situation administrative, est bafoué. Le syndicat demande à la Préfecture de Saint-Étienne de trouver rapidement une solution pour ces enfants. Cette dernière affirme que des places hébergement sont disponibles via le 115. Qu'il suffit d'appeler. Ce que conteste le Snuipp qui assure que des demandes ont été faites, sans résultat.

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En attendant, dans les écoles, les parents d'élèves et les enseignants s'organisent. Avec la création de collectifs de soutien, pour financer un loyer, voir même pour organiser un hébergement. "Il y a des actions de fraternité, de solidarité qui sont mises en place, raconte Jérémy Rousset. Des comités de soutien qui se montent. Des enseignants qui, parfois, logent même leurs élèves chez eux. On a observé ce genre de phénomène à différents endroits à Saint-Étienne. Et ça dit bien l'impuissance de ces collègues à trouver d'autres solutions. Et surtout les carences de l'Etat en la matière. On ne devrait pas, à Saint-Étienne comme ailleurs, devoir constater que des enfants de trois ans, cinq ans ou plus, aient à dormir dehors par ces températures qui sont depuis quelque temps extrêmement fraîches". 

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Quand la précarité est trop grande, les parents renoncent à l'école

Certaines familles sans-abris ont renoncé à scolariser leurs enfants. Parce que leurs conditions de vie sont trop difficiles. C'est le cas de Fernando et Livia, parents de deux enfants âgés de 4 ans et 15 mois. Ils vivent sous une tente, plantée dans le parc du musée de la mine du Puits Courriot. 

Livia assure qu'elle rêve d'inscrire son fils aîné à l'école, mais que pour le moment, c'est impossible. Elle-même a d'ailleurs fréquenté le collège Jules-Vallès de Saint-Étienne il y a quelques années. Une scolarité en pointillé avec une vie rythmée par les expulsions de squats et les allers-retours entre la France et la Roumanie. Mais l'histoire se répète. 

L'école, c'est pourtant la clef pour sortir de la précarité, selon Yves Scanu du collectif Que personne ne dorme dans la rue. Mais pour aller à l'école, il faut un logement. "C'est certain qu'ils auraient envie de scolariser leurs enfants. Ils savent que c'est la solution d'avenir pour leurs enfants (...) C'est le point de départ. Une fois qu'on est logé tout peut se construire. Mais sans logement c'est une vie beaucoup trop précaire, beaucoup trop insécure". 

L’insécurité, Livia y pense. Au delà du froid, sa famille se sent parfois seule et vulnérable la nuit sous sa petite tente..

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