Saint-Étienne : les messages aux victimes des attentats de Paris ne seront pas perdus
Le mémorial improvisé à la mémoire des victimes des attentats de Paris, installé au bas des marches de l’Hôtel de ville de Saint-Étienne va être en partie désinstallé ce vendredi après-midi. Les archives municipales vont récupérer les textes et les dessins avant l'arrivée de la pluie.

Depuis quelques jours de nombreux Stéphanois viennent régulièrement déposer un objet ou simplement se recueillir devant cette sorte d'autel laïc installé aux pieds des marches de l'Hôtel de ville de Saint-Étienne. Réjina avoue venir parfois plusieurs fois par jour "C'est un symbole pour moi, c'est avoir une pensée pour les personnes tuées, pour leurs familles". Il y a également beaucoup de photographes amateurs sur place comme Hervé qui dit s'intéresser aux "autels laïcs spontanés. Souvent on exclut le spirituel de l'idée de laïcité et là on voit le contraire".
Reportage de Mathilde Montagnon
Ce mémorial improvisé va être en partie désinstallé ce vendredi après-midi. Mais les dessins, poèmes et messages déposés à la mémoire des victimes des attentats de vendredi dernier ne seront pas pour autant perdus. Les bougies et fleurs seront laissées sur place. En revanche les Archives municipales vont récupérer les documents écrits pour les protéger et les conserver, avant l'arrivée du mauvais temps.
L'histoire s'écrit sous nos yeux
Les Archives municipales de Saint-Étienne avaient entrepris la même démarche après les attentats de janvier. Car pour son directeur, Cyril Longin, ces messages déposés par les Stéphanois font déjà partie de l'histoire, de la Ville et du pays : "cela a une portée historique car ces évènements ont marqué la France et chaque ville (...) Cela doit absolument être conservé. Si on ne le fait pas maintenant il n'en restera plus aucune trace. Sauf dans les mémoires et peut-être sur les réseaux sociaux. Mais le devenir de la mémoire et des réseaux sociaux... on peut se poser la question. La trace écrite, elle, elle va rester".
Les documents récupérés après les attentats de Charlie hebdo et de l'hyper casher sont en train d'être numérisés par les archives. Et il y a de tout. 130 documents environs à la fois intéressants et émouvants.
Cyril Longin, le directeur des archives municipales de Saint-Etienne
Et outre Saint-Étienne seules deux autres villes Rennes et Toulouse ont entrepris la même démarche.