Sens : après l'incendie du supermarché Spar, une nouvelle supérette aux Champs-Plaisants
C'est un soulagement pour les 6000 riverains du quartier des Champs-Plaisants. Trois mois après l'incendie criminel du supermarché Spar, au pied des habitations, une nouvelle épicerie vient d'ouvrir ses portes.

Dès l'ouverture, les premiers clients se pressent déjà dans les allées. Régine et Marcel ont fait des "petites courses" : "Du lait, des croquettes pour chat et du liquide vaisselle ! On est bien contents, ça nous évite d'aller à Carrefour !"
Les riverains ont dû utiliser le système D
C'est qu'il a bien fallu s'organiser pour faire ses courses ailleurs, ces trois derniers mois. Le couple y allait "à pied, ça prenait 15 minutes environ". Moins facile pour les personnes âgées qui ont du mal à se déplacer, comme Geneviève, 88 ans. "Moi, j'allais à l'hypermarché avec mon fils, on prenait le bus. Mais c'était la galère..." Les transports en commun, c'était même trop difficile pour Noëlle, âgée elle aussi. Elle a dû faire autrement : "Je me suis fait livrer à domicile. Système D !"
Pour beaucoup, l'existence d'une supérette en plein coeur du quartier est indispensable. "Même pour les mères de famille ou ceux qui peuvent se déplacer", ajoute Régine. "Si on manque de quelque chose, il suffit de descendre au pied des immeubles. Pas besoin de prendre la voiture ou les transports."
Heureusement, les quelque 6000 riverains des Champs-Plaisants ont su se serrer les coudes, affirme Jean-Claude, résident depuis les années 80. "Il y a quand même eu de belles initiatives de solidarité. Des gens ont emmené des personnes âgées en voiture pour qu'elles puissent faire leurs courses. Mais quand même, c'est important d'avoir des commerces ici. Il y a beaucoup de monde dans le quartier, c'est un peu une ville dans la ville."

Le boucher du quartier à la tête de la supérette
A la tête du nouveau Vival, on retrouve Ridowane Khalil, le boucher du quartier. "Beaucoup de gens venaient me voir à la boucherie, ils cherchaient des produits introuvables dans le quartier" depuis l'incendie du Spar. "Donc j'ai eu l'idée d'ouvrir cette supérette." Il travaille conjointement avec la mairie pour établir un permis de construire, trouve un terrain à louer, et obtient sa franchise auprès du groupe Casino. "Aujourd'hui, je suis très content. Les gens viennent, ils nous remercient. J'ai réussi à faire ce que je voulais."
Pour cet enfant du quartier des Champs-Plaisants, il était nécessaire de permettre aux riverains d'avoir accès à un commerce de proximité. "Je crois qu'à 1 km à la ronde, il n'y a pas de magasin. Plusieurs personnes n'ont pas de voitures, ne peuvent pas se déplacer. S'il n'y avait rien pour eux dans le quartier, ça ne vivrait plus."

Un magasin provisoire en préfabriqué
Bien sûr, tout n'est pas parfait. Les murs sont en préfabriqué, sous un chapiteau démontable, car cette installation n'est que temporaire. Et certains produits manquent à l'appel, déplore Evelyne, qui habite les Champs-Plaisants depuis 36 ans. "Ce ne sont pas les produits que j'attendais, en fait. Au rayon viande, il n'y a pas beaucoup de choix. C'est un peu juste." Mais tout de même : "On ne va pas être trop exigeants. Ca dépanne bien malgré tout."
Un dépannage bienvenu, et auquel il va falloir s'accoutumer : la reconstruction du Spar incendié va prendre au bas mot plusieurs mois. Selon le groupe Casino, qui dirige Spar et Vival, il reste encore nombre de procédures à régler avant d'entamer de quelconques travaux.
