Six mois de grève et de multiples revendications pour les pompiers d'Ille-et-Vilaine
Depuis six mois, les pompiers sont en grève, en Ille-et-Vilaine et partout en France. Hausse des agressions mais aussi défense des retraites, reconnaissance d'un métier à risque ou "prime de feu", les revendications sont nombreuses. Et difficiles à satisfaire sur le plan local, selon le Département.

En cette fin d'année 2019, la caserne des sapeurs-pompiers de Saint-Georges, à Rennes, a un visage bien inhabituel, et ce depuis le 26 juin, date du début de la "grève". Une grève peu conventionnelle : comme le service et les interventions sont assurés, qu'il y a très peu d'arrêts de travail, les revendications s'expriment par des tags ou des banderoles.


Mickaël Troufflard, sapeur-pompier au centre Saint-Georges à Rennes, membre du syndicat autonome, rappelle les revendications : la reconnaissance d'un métier à risque (à cause des fumées et du nombre d'agressions en hausse), la lutte contre les incivilités, et une garantie pour les retraites. Pour lui, une seule solution pour lutter contre les agressions : le dialogue.
"On veut qu'un dialogue s'installe, pour montrer notre métier, pour montrer qu'on est pas là pour faire de la répression et que nous sommes des acteurs de secours" - Mickaël Troufflard, sapeur-pompier
"Tout a été fait sur le plan local"
Pour le président du Département, Jean-Luc Chenut - également à la tête du SDIS - "tout a été fait, particulièrement sur le plan local" face aux agressions. Il évoque une amélioration de la chaîne de suivi, une déclaration systématique des agressions, ou un soutien par des avocats et des psychologues.
"Le fonctionnement des institutions a été satisfaisant" - Jean-Luc Chenut, à propos des condamnations des agresseurs de pompiers
Autre point d'achoppement : l'augmentation de la "prime de feu" réclamée par les pompiers - une prime de risque dont ils voudraient aligner le montant sur celui de leurs confrères policiers. Une décision qui se prend "au niveau national", rappelle le président du Département. Comme pour les retraites.
"Cela coûterait 1,9 millions d'euros au conseil départemental d'Ille-et-Vilaine. Nous ne sommes pas en mesures de le faire, sauf si l'Etat nous accorde des ressources pour le financer. Mais je ne crois pas que cela soit à l'ordre du jour" - Jean-Luc Chenut
Une table ronde doit en tout cas avoir lieu sur le thème de l'insécurité et des agressions début 2020 en présence des pompiers, de la Préfecture et du Département.