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Six mois après leur arrivée à Lille, les réfugiés de l'Aquarius ont trouvé "la liberté et la justice"

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On les appelle "les réfugiés de l'Aquarius" : ces immigrés secourus en Méditerranée par le navire humanitaire de l'association SOS Méditerranée. En juillet dernier, la France a accueilli 78 de ces naufragés. Parmi eux, 42 se sont installés à Lille. Six mois après, ils ont pris leurs marques.

Des bénévoles viennent tous les jours donner des cours de Français aux 42 réfugiés soudanais
Des bénévoles viennent tous les jours donner des cours de Français aux 42 réfugiés soudanais © Radio France - Cécile Bidault

Six mois et demi après leur arrivée à Lille, comment vont les réfugiés de l'Aquarius ? 42 Soudanais ont été accueillis dans la capitale des Flandres, à la mi-juillet, sur les 78 que la France a pris en charge.

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Ils vivent dans les locaux d'une ancienne maison de retraite, mise à disposition par la ville de Lille. Ils sont encadrés par l'association la Sauvegarde du Nord.

Dans cette ancienne maison de retraite, ils sont logés dans des chambres, par deux.
Dans cette ancienne maison de retraite, ils sont logés dans des chambres, par deux. © Radio France - Cécile Bidault

Âgés de 18 à 31 ans, ils sont installés, deux par deux, dans des chambres réparties sur trois étages. Salah nous ouvre sa porte : "je dors ici, mon camarade, là-bas. Il y a une salle de bain". A 22 ans, il a connu les camps au Darfour, l'exil, la peur de mourir.

Je suis heureux ici - Salah

Aujourd'hui, il est officiellement réfugié en France, et il souffle enfin : "Je suis heureux ici. Au Soudan, la situation est très difficile. En France, nous avons trouvé la liberté et la justice". Et il conclue, en Français, en souriant : "liberté, égalité, fraternité".

Chaque jour Salah prend des cours de Français, avec ses camarades. Cours officiels dispensés par la mission locale. Mais aussi cours de conversation et de vie quotidienne assurés par des bénévoles

Deux réfugiés déjà en CDI

Deux Soudanais ont déjà trouvé un emploi, ils sont en CDI dans un restaurant lillois, ils font la plonge, et peut-être bientôt le service. Martin David-Brochen, le directeur du pôle inclusion sociale de la Sauvegarde du Nord, l'association qui encadre ces réfugiés, explique qu'"après l'accueil digne qu'on doit offrir aux gens, l'objectif c'est l'insertion durable dans la société française. Ils mettent du cœur dans toutes leurs démarches, ils mesurent la chance qui leur est offerte. Ils sont motivés, travailleurs. Ils sont maîtres de leur destin en France".

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De nombreux bénévoles lillois à leurs côtés

Huit personnes, dont quatre éducateurs sont chargés de les accompagner dans cette démarche d'intégration. Et dès le départ, de nombreux Lillois se sont aussi beaucoup mobilisés.

S'il y a une volonté politique, tout est possible

Anthony Dutemple vient une à deux fois par semaine, pour donner des cours de Français, faire découvrir la ville, ou simplement partager un café : "ils commencent à prendre confiance en eux", constate-t-il, "on voit les visages s'éclairer, on voit de grands sourires. C'est pour moi une démonstration que ça marche, et que s'il y a une volonté politique, tout est possible".

Mossab, 25 ans, a été secouru in extremis en Méditerranée. Il souhaite faire des études de droit.
Mossab, 25 ans, a été secouru in extremis en Méditerranée. Il souhaite faire des études de droit. © Radio France - Cécile Bidault

J'ai vécu des choses trop dures pour être racontées - Moussab

Le sourire de Moussab, 25 ans, efface toutes les images terribles de ce qu'il a vécu : il a traversé la Méditerranée à bord d'un bateau de fortune où s'entassaient 120 personnes, il est tombé à l'eau, et a été secouru par l'Aquarius.

Aujourd'hui, il rêve de faire des études de droit à Lille : "depuis que j'ai quitté le Soudan, j'ai vécu des choses trop dures pour être racontées", explique-t-il. "Au bout de ce cauchemar, nous sommes accueillis de la meilleure des façons par la société française."

Accueillis jusqu'en juillet prochain

Cet accueil est prévu pour un an, jusqu'en juillet prochain. Tous espèrent d'ici là avoir trouvé un logement et un emploi.

Sabir (au premier plan à droite) apprend très vite le Français, il rêve d'être traducteur
Sabir (au premier plan à droite) apprend très vite le Français, il rêve d'être traducteur © Radio France - Cécile Bidault

Tous mes rêves commencent à se concrétiser - Sabir

Sabir, qui voudrait être traducteur pour aider d'autres réfugiés, explique : "j'espère que tous mes rêves vont se réaliser. Déjà je rêvais de la France, et de parler français, et tous mes rêves commencent à se concrétiser".

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