Sport scolaire suspendu en intérieur : des enseignants sarthois expriment leur incompréhension
A l'école, le sport n'est plus possible en intérieur jusqu'à nouvel ordre. Cette mesure gouvernementale pour lutter contre la propagation du coronavirus passe très mal auprès des enseignants d'EPS qui se disent "méprisés" et qui rappellent l'importance du sport pour la bonne santé des jeunes.
La colère et l'incompréhension des professeurs de sport. Une vingtaine d'entre eux a manifesté ce mardi après-midi, au Mans, devant les grilles de la direction académique des services de l'Education Nationale. Depuis le 15 janvier 2021, les cours d'Education Physique et Sportive (EPS) ne peuvent plus avoir lieu en intérieur. Le gouvernement a pris cette mesure pour au moins deux semaines afin de tenter de limiter la propagation du coronavirus et tout particulièrement son variant britannique décrit comme plus contagieux, notamment parmi les jeunes. Une décision que Joëlle Hill enseignante au collège du Vieux Colombier, au Mans a beaucoup de mal à comprendre. "Les magasins, par exemple, restent ouverts, avec une jauge. Pourquoi alors les gymnases de 500 m2 avec dix mètres de hauteur fermeraient?", s'interroge-t-elle.
Difficile en extérieur en plein hiver
Les cours de sport à l'école peuvent avoir lieu en extérieur. Mais ce n'est pas facile de trouver un créneau disponible car toutes les classes ont les mêmes besoins. Et l'hiver, quand il fait froid, ce n'est franchement pas l'idéal, témoignent les enseignants. "La semaine dernière, il faisait moins 5 degrés", rappelle l'un d'entre eux. "Ça dégoûte tout simplement les jeunes de pratiquer une activité sportive", constate-t-il.
Un besoin pour les jeunes
Pourtant, les élèves ont besoin de faire du sport à l'école, tout particulièrement en ce moment, insiste Dominique Doucet, professeur d'EPS au lycée Ampère de La Flèche : "Les jeunes sont comme nous. Ils ont un peu le moral dans les chaussettes. Ils ont besoin de faire de l'activité physique". L'enseignant estime qu'il faut considérer la question dans son ensemble. "Entre la prise de risque et le bénéfice, il faut choisir. Je ne suis pas sur que les mesures prises soient bonnes pour les enfants", d'après lui.
Des risques pour leur santé
Il convient effectivement de s'interroger sur les risques pour la santé des élèves, estime Sylvain Gardet, représentant en Sarthe du Syndicat National de l'Education Physique. "La sédentarité des jeunes est inquiétante. En EPS nous avons un cadre pour leur donner des contenus d'enseignement, par rapport à la façon de bouger, pour les aider à se développer et conserver une bonne santé. C'est la raison pour laquelle les élèves doivent reprendre une activité physique", insiste-t-il.
Pour les collèges, ces enseignants d'Education Physique et Sportive sarthois proposent la mise en place de cours en demi-groupe, comme c'est déjà dans la plupart des lycée