"C'est une sacrée blague" : stupéfaction, colère et inquiétude à Valloire
L'allocution d'Emmanuel Macron mardi soir a été marquée par son pessimisme quant à l'ouverture des stations de ski pour les fêtes de fin d'année. Une véritable claque pour les élus, professionnels et habitants, notamment dans la station de Valloire, en Savoie.
L'espoir puis la désillusion. Voilà ce qu'ont connu en deux jours les élus, professionnels, habitants des stations et tous les amoureux de ski. Le lundi, suite à une réunion avec les acteurs du secteur, Matignon annonce qu'une décision quant à l'ouverture ou non des stations pour les fêtes sera prise d'ici dix jours.
ECOUTEZ - La stupéfaction à Valloire - Le reportage de France Bleu Pays de Savoie
Le lendemain, Emmanuel Macron, dans son allocution déclare à la surprise générale qu'il "semble impossible d'envisager une ouverture pour les fêtes". Un changement de discours qui a pris de court tout le monde, a déçu et surtout provoqué immédiatement la colère des élus.
Une claque que personne n'a vu venir
Dans les stations c'est donc la stupéfaction pour les habitants, comme par exemple à Valloire, dans la vallée de la Maurienne, en Savoie. "On est tous tombé du canapé, on est catastrophé, c'est un coup de massue" ; "_C'est une sacrée blague_, c'est un peu la douche froide car on a eu beaucoup d'informations contradictoires mais on était plutôt positif. Quand les copains m'ont annoncé ça, j'étais sous le choc, je ne m'y attendais pas."
"On va se battre. Vous êtes à la montagne ici, avec des gens qui ne baissent pas les bras, sinon on meurt."
Noël c'est avant tout des festivités, une ambiance, une atmosphère, un esprit... oubliez cela cette année. De quoi attrister Odile. "Les illuminations seront là mais c'est toute une vie, une animation dont on sera privé. On nous vole Noël."
Perte de 40% du chiffre d'affaires de la saison
Mais la fermeture des stations pour les fêtes est principalement une catastrophe économique pour cette station de Maurienne qui devrait perdre, selon le maire, au moins 40% de son chiffre d'affaires de la saison. Emilie, restauratrice est donc fébrile. "Les aides nous permettent d'avancer dans le mois mais pas de se projeter dans l'avenir. _On ne sait pas où l'on va_".
Même inquiétude pour la centaine de moniteur de ski de la station, représentée par Christian Magnin, le directeur de l'ESF de Valloire. "Les moniteurs ont un statut de travailleurs indépendants donc si pas de client, pas de revenu. Les aides de l'état sont annoncées mais on ne les connait pas. Il faut des aides mais surtout que l'on nous laisse préparer la deuxième partie de saison".
Le maire de Valloire compte "se battre"
De son côté, le maire de Valloire, Jean-Pierre Rougeaux compte bien ne pas se laisser faire. "Vous êtes à la montagne ici, avec des gens qui ne baissent pas les bras, sinon on meurt. On va se battre au sens figuré et on en train de mettre en place des actions. _Tout est sur la table, on va se mettre à faire la cuisine_, je ne peux pas vous dire le goût qu'aura le plat final mais ça risque d'être épicé."
Encore très remonté l'élu affirme que "les maires en ont ras le bol d'être pris pour des idiots. _Il (Emmanuel Macron) s'est foutu du monde avec son air angélique_, son air de premier de la classe".
ECOUTEZ - Jean-Pierre Rougeaux, le maire de Valloire
Mais le maire se veut positif et l'affirme, même sans skier, les clients seront malgré tout au rendez-vous afin de se changer les esprits.