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TEMOIGNAGE - Romuald Maugain, maire de Mouthier-Haute-Pierre, 17 jours de coma suite au Covid-19

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Les nouveaux cas de coronavirus se multiplient depuis le début de l'été. Dans ce contexte, comment vivent les personnes qui avaient été gravement touchées au plus fort de la crise ? Romuald Maugain, 49 ans et maire de Mouthier-Haute-Pierre dans le Doubs, témoigne.

Romuald Mauguin reprendra son poste de directeur de supermarché en septembre, en mi-temps thérapeutique. Romuald Mauguin reprendra son poste de directeur de supermarché en septembre, en mi-temps thérapeutique.
Romuald Mauguin reprendra son poste de directeur de supermarché en septembre, en mi-temps thérapeutique. © Radio France - Amaëlle Brignoli

Le 28 avril dernier, Romuald Maugain est sorti de l'hôpital Jean-Minjoz, à Besançon. Drapeaux tricolores, banderoles, cris et applaudissements... A son retour, il a été accueilli comme un héros par ses administrés, à Mouthier-Haute-Pierre. 

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A cet instant, il revient de loin. En mars, après onze jours de fièvre, il est diagnostiqué malade du coronavirus. Puis, tout va très vite : il est admis aux urgences de Pontarlier, pour être ensuite transféré à Besançon. Là, il est intubé et placé sous coma artificiel pendant dix-sept jours. Une nuit, il s'est même "vu partir"

Un long travail de rééducation

A son réveil, Romuald a perdu 10 kilos de masse musculaire. "Quand on reprend connaissance, on s'aperçoit qu'on ne peut plus manger, qu'on ne sait plus marcher, qu'on n'arrive plus à utiliser nos membres", souffle-t-il. 

La rééducation est donc primordiale. Il enchaîne les séances de kinésithérapie et d'électrothérapie. Mais il garde des séquelles, cinq mois après. "J'ai mon bras gauche qui n'arrive pas à récupérer son autonomie complète. Et j'ai la cuisse droite qui est très douloureuse. C'est vraiment très long...", dit-il en soupirant. 

On vit des moments où on a l'impression que tout va bien. Puis on retombe très bas, parce qu'on a de nouvelles douleurs - Romuald Maugain

Sans parler de la fatigue et des pertes de mémoire. L'édile souligne l'importance d'un suivi psychologique : "Il y a cette phase où vous passez tout près de la mort. Puis, vous vous réveillez, vous êtes toujours en vie, vous ne pouvez plus bouger. C'est fondamental d'en parler, parce que le corps humain n'est pas prêt à vivre ça."

L'angoisse d'une deuxième vague

Et l'ombre grandissante d'une seconde vague assombrit le moral de Romuald. "C'est très anxiogène pour ceux qui ont été gravement touchés par le coronavirus, affirme-t-il. Le corps est affaibli, après une aventure comme celle-là. Je pense qu'on aurait quand même du mal à s'en sortir si on était touché une deuxième fois."

Pourtant, il avait prédit son déferlement. "C'était une évidence que l'été serait propice à une recrudescence des contaminations. La saison estivale est propre au relâchement : on aime se retrouver, il fait beau, on fait des barbecues entre amis, on part en vacances, on change de départements..."

Mais il est le premier à reconnaître que lui aussi se pensait intouchable au départ. Dans sa commune, il avait veillé à ce que les mesures sanitaires soient respectées, dès le début du confinement. Et il se sentait protégé, dans sa petite commune de 350 âmes. "Donc on s'aperçoit que ça peut toucher n'importe qui", déclare-t-il. 

"Il faut qu'on se protège les uns les autres"

Alors, Romuald Maugain se sert de sa mésaventure pour avertir les autres. "Quand j'entends des gens dire qu'ils ne mettent pas le masque parce qu'il fait trop chaud, je leur réponds qu'il y a la climatisation en réanimation. Ils verront, ils n'auront pas chaud, mais ça sera très compliqué à vivre." 

Pour lui, le port du masque reste la seule solution. C'est le message qu'il souhaite à tout prix faire passer, à l'aube d'une potentielle seconde vague : "Il faut qu'on se protège les uns les autres, que ce soit dans la rue ou à notre domicile. Parce que c'est un virus très dangereux, et je ne souhaite à personne ce que j'ai vécu." 

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