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TEMOIGNAGE : Brigitte, Pontissalienne, 33 jours en réanimation suite au Covid
Les nouveaux cas de contamination de coronavirus se multiplient depuis le début de l'été. Dans ce contexte, comment vivent les personnes qui avaient été gravement touchées au plus fort de la crise ? Brigitte, 67 ans et habitante de Pontarlier, témoigne.

Le 26 mai dernier, Brigitte est enfin rentrée chez elle. Pour l'occasion, son mari, Claude, avait organisé un petit comité d'accueil. Sa famille, ses amis et ses voisins l'avaient accueillie en lui faisant une haie d'honneur, sous un tonnerre d'applaudissements.
Il faut dire qu'ils ont cru la perdre pour de bon, à plusieurs reprises. En mars dernier, Brigitte est tombée gravement malade du coronavirus. Elle a été hospitalisée au CHU de Besançon, puis transférée à Clermont-Ferrand. Elle a passé 33 jours en réanimation, dont 21 sous intubation.
Son dernier souvenir remonte au moment où les ambulanciers sont venus la chercher chez elle, à Pontarlier. "J'ai demandé à mon mari de me donner mon foulard préféré. Puis je me suis réveillée à Clermont-Ferrand. Je n'y croyais pas quand on me disait que je n'étais plus à Besançon", raconte-t-elle.
Rééducation
A son réveil, elle a perdu 8 kilos de masse musculaire. Elle passe un mois dans un centre de réadaptation à Pont d'Héry, dans le Jura, pour se reposer et réapprendre les gestes du quotidien. "La première fois, on m'a dit que j'allais marcher. J'ai dit que ce n'était pas possible, puisque je ne tenais plus debout. On m'a donné un déambulateur, et j'ai fait trois pas dans ma chambre, c'était très dur", se souvient-elle. Puis elle progresse, petit à petit : "Après, je faisais 350 mètres dans le couloir, puis 600 avec l'aller-retour. Toujours un petit peu plus, et c'est bon."
Aujourd'hui, elle ne se sent "pas trop mal, physiquement". Elle voit son médecin une fois par mois, se rend chez le kinésithérapeute deux fois par semaine, et une fois tous les trois mois au CHU de Besançon pendant un an.
Malgré tout cela, Brigitte garde des séquelles. Elle a encore les cordes vocales abîmées, à cause de l'intubation, et se sent fatiguée en permanence. "Je n'arrive pas encore à lever les bras vraiment aussi. Puis monter les escaliers, je suis encore un peu essoufflée."
Au moins, elle peut compter sur son mari, qui la seconde au maximum. "Elle progresse lentement. C'est pas la panacée, mais c'est encourageant", constate Claude. Ce dernier ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de se montrer admiratif. "On est vraiment épaté par son moral, après tout ce qu'elle a vécu, c'est génial", s'exclame-t-il.
Aller de l'avant
Brigitte dit vouloir aller de l'avant. Mais c'est difficile, avec la perspective d'une seconde vague. "Je m'inquiète surtout pour mes proches. Parce que s'il devait arriver quelque chose à mon mari, à l'inverse, je serais totalement perdue", souffle la retraitée de 67 ans.
D'autant qu'elle constate un relâchement dans les gestes barrières, depuis le début de l'été. "Quand on regarde les informations avec mon mari, je vois tous ces gens qui ne portent pas de masque. S'ils savaient tout ça...", lâche-t-elle, le regard vide. Mais c'est surtout la rentrée qu'elle redoute. "Ça m'inquiète parce qu'après les vacances, avec tous ces gens qui ont circulé, qui sont allés et venus de partout, je pense que ça peut encore remonter".
Alors, elle souhaite lancer un appel à la prudence et au respect des gestes barrières. "Toutes ces personnes qui n'ont pas été touchées, qui n'ont pas vécu ce que nous on a vécu, il faut qu'elles fassent très attention", déclare-t-elle.
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