Toujours autant d'obstacles à la mobilité des handicapés dans le Gard
À l'occasion de la journée mondiale de la mobilité et de l'accessibilité, l'APF France Handicap sensibilise les pouvoirs publics et les citoyens aux difficultés que rencontrent encore les personnes à mobilité réduite dans leurs déplacements au quotidien. Témoignages de trois Gardois.
Ces trottoirs trop hauts, ces escaliers impossibles à gravir, cette porte trop étroite. Les obstacles s'accumulent dans le quotidien des personnes à mobilité réduite. À 25 ans, Jérémy aimerait pouvoir aller tranquillement au cinéma, ou en boîte de nuit. Mais avec son fauteuil, ces lieux restent souvent inaccessibles, faute d'aménagements. "Je trouve ça insupportable parce que je n'ai pas choisi cette vie-là, confie le jeune gardois, handicapé moteur et cérébral depuis sa naissance. La vie n'est déjà pas facile et j'ai l'impression qu'on me la complique encore."
"La vie est déjà pas facile et j'ai l'impression qu'on me la complique encore."
À l'occasion de la journée mondiale des mobilités et de l'accessibilité ce vendredi, l'APF France Handicap organise toute la semaine des actions pour dénoncer l'inaccessibilité et valoriser les bonnes pratiques. Dans les activités du quotidien, les obstacles sont multiples.
"Il y a des situations où le trottoir est trop haut, où il est jonché de trous, et parfois je suis obligée d'aller sur la route parce que le trottoir est trop étroit, raconte Véronique, qui se déplace en fauteuil depuis 30 ans, après un accident de voiture. C'est vraiment compliqué !"
Les comportements des citoyens doivent aussi changer. Dans les rues, les détritus et les déjections canines deviennent un vrai calvaire pour ceux qui se déplacent en fauteuil roulant. "Ça va directement sur les roues et donc sur les mains, c'est fortement désagréable, dénonce Michel. Je prends souvent un chemin pour aller voir ma mère à l'Ehpad et à chaque fois le trottoir est inaccessible parce qu'il est rempli de déchets."
"Quoi de plus contraignant, de plus frustrant que de rester en bas de la Maison Carrée quand votre compagne ou vos enfants, eux, peuvent continuer la visite en montant ? C'est franchement gênant."
Pour ce passionné de tennis de table, très impliqué dans l'amélioration de l'accessibilité des personnes à mobilité réduite, il y a beaucoup de choses à changer dans les transports en commun et les commerces, mais aussi dans les lieux très touristiques de Nîmes : "aux Jardins de la Fontaine on ne peut pas se rendre dans les parties hautes, c'est dommage. À Barcelone par exemple, il y a des ascenseurs dans les jardins, il faut être ambitieux.
Les arènes de Nîmes sont mon grand combat. Pourquoi ne pas mettre un ascenseur dans les arènes ? Il faut qu'on évolue ensemble et qu'on arrive à rendre accessible même les monuments les plus anciens. Quoi de plus contraignant, de plus frustrant que de rester en bas de la Maison Carrée quand votre compagne ou vos enfants, eux, peuvent continuer la visite ? C'est franchement gênant."
Michel, Jérémy ou Véronique restent motivés à faire bouger les choses. Parce qu'ils le répètent : "handicapés ou non, ça nous concerne tous".
Participez à la consultation #MaSolution
Vous avez repéré ou imaginé une solution pour améliorer le quotidien autour de chez vous ? Vous avez identifié des besoins locaux et vous avez des idées pour y répondre ? Avec "Ma solution", France Bleu vous donne la parole : partagez votre expérience, signalez les initiatives les plus utiles, faites vos propositions et donnez votre avis sur celles des autres. La solution, c’est vous !