Toulouse : un haut-parleur pour interpeller les auteurs d'incivilités
À la Daurade, la police municipale de Toulouse teste depuis le mois de septembre un haut-parleur, accroché au dessus d'une caméra de vidéosurveillance. Passé jusque là inaperçu, ce système plutôt surprenant serait efficace pour dissuader les fauteurs de troubles selon la mairie.

D'habitude prompte à communiquer sur son déploiement de caméras de vidéo-protection, la mairie a cette fois attendu sept mois avant de parler de cette expérimentation. "Il n'y a pas de secret, nous voulions d'abord voir comment cela fonctionnait et si c'était accepté", glisse Olivier Arsac, l'adjoint à la mairie chargé de la sécurité. Depuis le 21 septembre est un simple haut-parleur a accroché au dessus d'une des caméras qui surveillent les quais de la Garonne à la Daurade, pelouse idéale pour lézarder au soleil en journée et haut lieu des nuits toulousaines.
Bientôt dans d'autres quartiers
Expérimentation rare mais pas inédite en France, Mandelieu-la-Napoule , sa voisine le Cannet ou encore Argenteuil l'ont déjà testée. L'usage du haut-parleur est davantage coutumier en Angleterre. À Toulouse, l'appareil a été installé tout près d'un jardin d'enfants. De l'aveu même de la mairie, il n'est pas utilisé à outrance, deux fois par jour en moyenne. Il sert surtout à dissuader ceux qui urinent dans l'espace public, ceux qui boivent de l'alcool sur la pelouse (un arrêté municipal l'interdit), ceux qui laissent leur chien détaché et ceux qui dorment ou passent une partie de la nuit dans les structures réservées aux enfants.
C'est une prévention douce préalable à l'arrivée d'une patrouille qui pourrait verbaliser. C'est un dispositif insolite et efficace : trois fois sur quatre, cela suffit à mettre un terme au délit. — Olivier Arsac, adjoint en charge de la sécurité
La mairie compte installer des haut-parleurs dans trois autres espaces emblématiques, eux aussi familiaux la journée, festifs les soirs : le cours Dillon, la place Saint-Pierre et la place Occitane.
Éternel débat : protection ou intrusion ?
Les Toulousains ne l'avaient pas vraiment remarqué ce haut-parleur, d'autant que si il est peu utilisé, il l'est encore moins la journée. Il devrait l'être davantage avec l'arrivée des beaux jours. Interrogés en plein jour pendant qu'ils prennent le soleil ou surveillent les enfants, ils sont sans surprise divisés. "Trop intrusif" pour certains, "rigolo" pour d'autres. La mairie assure que les associations du quartier sont satisfaites. La nouvelle a en tous cas ébranlé la Ligue des Droits de l'Homme, opposée depuis le début au déploiement de la vidéosurveillance, que ses partisans appellent la vidéo-protection, c'est d'ailleurs là tout le débat. Si il n'y a priori pas de dépassement du cadre réglementaire, la LDH aurait aimé être consultée.
On monte d'un cran, vers encore plus de caméras et de technologies embarquée. On a été surveillés, on a été verbalisés, on se fait maintenant admonestés, bientôt on va se faire reconnaître et identifier. — Jean-François Mignard, président d'honneur de la LDH Toulouse
La Ville de Toulouse a installé 357 caméras depuis le début du mandat de Jean-Luc Moudenc en 2014. Le candidat en avait promis 350. L'objectif est donc atteint, même dépassé. Et la mairie n'exclut pas d'en acquérir d'autres si besoin, "entre 5 et 10 par an" d'ici la fin du mandat en 2020.
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