Manifestation contre l'expulsion d'associations et de familles près de l'hôpital La Grave à Toulouse
Quelque 500 personnes se sont rassemblés dans le quartier Saint-Cyprien à Toulouse ce samedi en chantant et dansant pour contester une expulsion. Celle du Centre solidaire Abbé Pierre, du DAL 31 et de quatre familles. Ils exigent la non-destruction de La Grave pour construire un hôtel de luxe.
Des chants, des sourires et de la musique pour contester l'expulsion de deux associations à vocation sociale et quatre familles en situation précaire. Pourtant, l'heure n'est pas à la fête. En effet, le Centre solidaire Abbé Pierre, le DAL31 (Droit Au Logement de Haute-Garonne) et des habitants en situation précaire sont menacés d'expulsion du Pavillon Nanta, situé à La Grave à Toulouse. Depuis 2016, le bâtiment accueille des activités gratuites et solidaires à vocation sociale. Problème, ces associations sont en conflit avec la Mairie de Toulouse, qui de son côté, souhaite récupérer ce bien qui lui appartient.
Un crève-cœur, une injustice
Il y a quatre ans jour pour jour, Cédric Ubaldi, l'actuel président du Centre solidaire Abbé Pierre s'installait dans ce pavillon désaffecté pour monter et développer son association. Aujourd'hui, il est révolté de savoir que son travail risque de partir en poussière : "C'est le fruit de plusieurs années de combat contre la pauvreté. J'ai toujours eu cette envie de donner et proposer mon aide aux plus démunis. J'en veux à la municipalité qui préfère construite des hôtels de luxe et des résidences attractives. Les riches en ville, les pauvres à l'extérieur".
Procès et décision
Le 15 janvier, associations comme la mairie de Toulouse devraient être fixés sur la date du procès. Le juge aura alors tous les éléments en main pour fixer une date d'audience qui statuera ou non, sur l'expulsion. Nina Condeço, porte-parole du DAL 31 ne se fait pas d'illusion : "Nous avons peu de chances de remporter le procès. Vouloir réquisitionner ce lieu symbolique est contre-productif ! Les associations comme le Centre Solidaire Abbé Pierre et le DAL31 répondent à une urgence sociale qui est encore plus d’actualité vu la situation sanitaire pour les plus précaires. S'il y a expulsion, nous demandons le relogement de ces quatre familles qui vivent légalement sous ce toit. Il faut aussi que la mairie de Toulouse trouve des logements pour accueillir nos associations, c'est ce que l'on réclame".
Contactée, la mairie de Toulouse ne souhaite pas s’exprimer pour l’instant sur ce dossier.