Tours : la future boutique de cannabis "light" dans l'inconnu
La franchise Bestown devrait ouvrir un magasin de produits au CBD, un dérivé du cannabis, à Tours courant juillet. Le futur gérant déplore cependant une législation amenée à évoluer, rendant son investissement risqué. Surtout après les mises en garde de la ministre de la santé.

Les magasins vendant du cannabis "light" fleurissent partout en France actuellement. L'une des enseignes leader dans ce commerce est Bestown, qui veut posséder une quinzaine de magasins partout en France. A Tours, l'enseigne devrait ouvrir durant le mois de juillet. Le futur gérant, Romain Quétard, a déjà son local, rue Jules Charpentier, dans le quartier des Halles.
Il souhaite y vendre des produits dérivés contenant du CBD, la molécule, légale, présente dans le cannabis à qui l'on connaît des propriétés apaisantes. Ces produits dérivés peuvent être réalisés avec du cannabis contenant moins de 0,2% de THC, la dose maximale légale de cette molécule qui est, elle, interdite.
Un vendeur mis en garde à vue à Chalon-sur-Saone
C'est sur cette faille juridique que prospèrent ces commerces. Seulement, cela n'empêche pas les descentes de police dans des magasins pour des tests, voire la mise en garde à vue de vendeurs, comme l'indique L'Est Républicain.
La ministre de la santé, Agnès Buzyn a mis la pression et répété mardi matin que ces vendeurs devaient "arrêter de vendre des stupéfiants". Pas de quoi rassurer le jeune entrepreneur de 35 ans, qui conditionne du coup l'ouverture de son magasin à sa possibilité de signer un bail d'un an seulement, pour assurer ses arrières. Ce bail court lui permettrait de limiter les pertes, en cas de durcissement de la législation sur le sujet du cannabis light.
Romain Quétard explique craindre notamment "l'interdiction de la vente de têtes de fleurs de cannabis light, utilisée comme infusion dans un thé", qui représente 60% du chiffres d'affaires des magasins comme le sien. "C'est une histoire qui ressemble au Mariage pour tous, explique le vendeur. Les gens ont besoin de ne plus avoir de tabous, on n'est pas habitués à voir une tête de fleur dans un magasin. Mais tout cela est contradictoire, on vend bien de longues feuilles dans les bars-tabac !"
Les buralistes pourraient justement être le futur problème des vendeurs de produits au CBD, puisque la Chambre syndicale des buralistes du département a réclamé leur monopole sur la vente.
Ce flou législatif ne dissuade pas de se lancer dans ce commerce : à Tours, outre Bestown, un autre magasin pourrait ouvrir ses portes dans les prochains jours; Tours CBD se cherche encore un local.