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Meurthe-et-Moselle : un an après la grève dans les Ehpad, "on n'a pas vu de changement" à Colombey-les-Belles
Un an après une grève inédite dans les Ehpad français, où en est-on ? Selon les syndicats, la situation ne s'est pas beaucoup améliorée. A la maison de retraite de Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle), le manque de personnel reste pointé du doigt. Alors les salariés s'organisent.

Début 2018, une grève inédite nationale prenait de l'ampleur dans les Ehpad français. Les salariés en blouse blanche demandaient plus de moyens et une revalorisation de salaire. Un an plus tard, la situation ne s'est pas améliorée selon les syndicats. Ils ont été reçus jeudi 21 février à l'Elysée.
A l'Ehpad public "Les grands jardins" de Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle) aucun nouveau poste n'a été crée. "Nous on n'a pas vu de changement. On se dit qu'on est laissés à l'abandon__, alors que la population vieillit. raconte Charlène Rode infirmière référente. Les résidents intégrés sont de plus en plus dépendants et rentrent de plus en plus tard.
Le rythme effréné lié au manque de bras se ressent. "Le problème c'est parfois pour l'aide alimentaire, regrette Charlène Rode. On est obligés de commencer plus tôt. Donner à manger aux gens à 17h45, mais on a pas le choix, on est obligés d'avoir une organisation. Pour la toilette, c'est pareil. S'il manque un personnel, on s'arrange. Mais au bout d'un moment le jour de douche peut sauter, ce sera une toilette plus rapide"
Demande de reconnaissance
Tous les personnels rencontrés et la direction demandent plus de temps et de moyens pour s'occuper des personnes âgées. Une situation qui peut peser moralement, alors que l'humain reste au cœur de leur profession.
"C'est un métier payé au SMIC et pas assez reconnu, qui demande beaucoup de sa personne, témoigne Stéphanie Malick, aide soignante au service des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles cognitifs. Un métier qui use au fil des années. Moralement cela reste, on peut rester frustré car on a pas réussi à accompagner quelqu'un comme on l'aurait voulu. On fait au mieux."
"On a l'impression que chaque fois qu'on augmente les recettes, on arrive pas à les mettre dans des emplois en plus ou reconnaissances salariales" — Claire-Marie Le Monnier, directrice
Dans cet établissement, il y a 5 postes et demi d'aides-soignantes le matin pour 60 résidents, et trois l'après-midi. Une infirmière est également présente la journée. Pas suffisant, alors la direction fait appel régulièrement à des contrats aidés. L'établissement aurait besoin d'une aide-soignante de plus l'après-midi.
Plus de psychologues et animateurs
Mais pour la directrice, Claire-Marie Le Monnier, il faut surtout développer l'éventail des métiers : "Nous sommes un lieu de vie. Est-ce qu'on peut s'imaginer qu'après 90 ans on ne se contente que de soins ? Il faut urgemment qu'il y ait plus d'animateurs et animatrices. Et plus de personnels de soutien de type psychologue. Ils doivent soutenir des personnes qui ont des deuils à faire. Les psychologues devraient avoir la possibilité d'avoir des temps pleins." Dans sa maison de retraite, le spécialiste est à 50 %.
Est-ce que notre rôle n'est pas d'approcher les personnes âgées en tant qu'êtres humains ? Et ressusciter des désirs ? — Claire-Marie Le Monnier, directrice
Face au manque d'aide de l'Etat, les salariés s'organisent dans cet Ehpad. Des artistes interviennent régulièrement, comme une comédienne. Un petit déjeuner en self-service a été mis en place. Ou des gestes simples, comme mettre des pots de fleurs sur les terrasses. Les proches des personnes âgées peuvent également participer à certaines activités.
Ici, le coût pour les familles s'élève à 1 800€ par mois, contre 2 000€ en moyenne pour les établissements publics.
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