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Un centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales dans le Finistère

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Un deuxième centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales a vu le jour en Bretagne. Il a été inauguré à Brest le 25 novembre, dans le cadre de la journée contre les violences faites aux femmes. Un dispositif d'accompagnement des conjoints violents, pour lutter contre la récidive.

Le CPAC propose un accompagnement des auteurs de violences conjugales pour lutter contre la récidive. Le CPAC propose un accompagnement des auteurs de violences conjugales pour lutter contre la récidive.
Le CPAC propose un accompagnement des auteurs de violences conjugales pour lutter contre la récidive. © Maxppp - Loïc Déquier/Sud-Ouest

C’était un dispositif évoqué dans le Grenelle contre les violences faites aux femmes de 2019. C'est désormais une structure concrète. À Brest, l'équipe du CPAC (Centre de Prise en Charge des Auteurs de violences conjugales) est composée de trois personnes : un responsable, une psychologue et une assistante sociale. Inauguré le 25 novembre, le centre est en réalité fonctionnel depuis octobre. Alors ce n’est pas un centre à proprement parlé, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de structure dans des murs, mais c’est un accompagnement. Dans le Finistère, il est coordonné par l’association Don Bosco.

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Benjamin Aubry est le directeur de l’établissement d’insertion par la formation de l’association Don Bosco, il détaille : "Il y a deux centres en région Bretagne, un pour le Morbihan et le Finistère et un autre pour l'Ille-et-Vilaine et les Côte d'Armor. Le tout est coordonné par 4 associations, une pour chaque département", précise le directeur.

L'objectif principal : protéger la victime

Concrètement, il y a trois chemins pour arriver dans ce centre. La dominante se fait par la contrainte judiciaire, à la suite de la demande d'un magistrat. Une personne auteure de violence peut aussi venir au centre de manière volontaire. Enfin, le CPAC souhaite faire jouer son réseau de professionnels afin que les auteurs de violences soient repérés puis dirigés vers le centre. 

Ensuite, le parcours est quasiment au cas par cas explique Benjamin Aubry : "On va faire une audition de la personne, avec la psychologue ou la travailleuse sociale. On détermine d'entrée quels sont ses besoins et quel parcours on peut lui proposer. Certains viennent de manière hebdomadaire, d'autres deux fois par semaine ou d'autres encore favorisent les stages collectifs", énumère le directeur. "L'objectif est de stabiliser sa situation pour, de fait, sécuriser celle de la victime. L'objectif principal reste de protéger la victime", déclare le directeur.

Un accompagnement global

Un discours repris par Maud Le Goff, c’est la déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité dans le Finistère. C'est d'ailleurs l'État qui a entièrement financé le CPAC : "Quand on parle de violences conjugales, il y a différents aspects : le psychologique, le sanitaire, en lien avec des addictions parfois. C'est donc essentiel de proposer un accompagnement global de l'auteur, afin de le sortir de ce cycle de violence. C'est complémentaire à l'accompagnement des victimes. L'un de va pas sans l'autre", estime la déléguée.

Parmi les moyens mis à disposition par le CPAC : des entretiens personnels avec une assistante sociale pour obtenir des aides sur un logement ou des démarches administratives ainsi qu'avec une psychologue, qui peut aider lors de problèmes d'addictions, de déni ou même de problèmes psychiatriques. Aurélie Fouquet est la travailleuse sociale du CPAC du Finistère depuis un mois : "On a tout type de personne. Des jeunes qui ont la vingtaine, au retraité de 60 ans. En revanche, il y a une misère sociale qui règne dans ces situations. Par exemple sur les 6 parcours actuels, 5 n'ont pas de mutuelle et l'un d'entre eux est désormais sans domicile", témoigne l'assistante sociale. Un métier délicat, "on s'occupe des méchants en quelque sorte. Il faut savoir faire la part des choses. Je ne suis pas là pour juger mais pour faire mon travail et faire en sorte que ça ne se reproduise pas", poursuit Aurélie Fouquet.

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Le centre dispose de trois appartements sur Brest afin de sortir l'auteur de violences du domicile conjugal. Par ailleurs, des séances de sensibilisation ou encore des stages collectifs de prévention et de lutte contre les violences conjugales sont organisés par le centre. Depuis un mois, le centre a déjà mis en place six parcours. Chaque parcours dure en moyenne entre quatre et six mois. "Nous avons calibrés sur une cinquantaine de parcours jusqu'à la fin du projet qui pour l'instant est établie fin décembre 2022", indique Benjamin Aubry.

Enfin, sachez que vous pouvez dénoncer les violences familiales en contactant le 17 (114 par SMS), trouver des conseils en appelant le 3919, ou donner l'alerte en pharmacie.  

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