Un court-métrage réalisé par des enfants placés en foyer en Gironde

Quand des enfants placés en foyer font du cinéma. La fondation Action Enfance, qui héberge en Gironde une cinquantaine de mineurs victimes de maltraitance, organise pour la cinquième année consécutive un concours de court-métrage. L’équipe technique est assurée par des étudiants en école de cinéma. Une trentaine de résidents du village d’enfant de Sablons ont pu y participer.

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Un court-métrage de trois minutes

Le tournage se déroule depuis vendredi dernier, dans une salle de classe du collège Henri de Navarre, à Coutras. Vêtu d’un manteau d'inspecteur, Mélina, 11 ans, ne se laisse pas impressionner par la l'imposante caméra. Elle récite ses répliques face aux autres enfants de son foyer, qui ont chacun un rôle de figurant. Entre deux prises, le jeune réalisateur vient lui donner des conseils. Il l'aide par exemple à “vivre ses répliques plutôt que de les réciter comme un poème", explique Mélina. 

Une relation particulière avec les étudiants 

Le réalisateur, Sam, en troisième année dans une école de cinéma parisienne, a créé une relation particulière avec la jeune actrice. C'est la deuxième fois que son équipe croise les enfants du foyer sur un projet de court-métrage. Dans sa chambre, la petite fille a encore des photos du précédent tournage. “C’est resté dans sa tête. Ça l'a marqué”, explique Sam.

Ce tournage permet aux enfants "de sortir du quotidien du foyer”, commente Benoît Réveillon, responsable des partenariats à la fondation Action Enfance.

Selon lui, la majorité des mineurs hébergés en foyer ont un réseau de connaissances qui se limite à leur éducateur. "Il n'ont a pas toujours de famille. Après l’école, ce n’est pas toujours évident d’aller chez un copain car il faut demander l'autorisation," explique Benoît Réveillon. Il souhaite que l'État simplifie ces démarches. En attendant, les projets avec les étudiants sont “un temps de respiration pour les jeunes.”

Le tournage se termine ce mardi 22 février. Les courts-métrages seront soumis au vote du public dès le mois d'avril. Pour voter, il faut cliquer ici