Un prêtre de Cambrai, ancien infirmier, a remis sa blouse blanche pour participer à la lutte contre la Covid
Il a troqué sa robe de prêtre pour la blouse blanche de soignant quelques semaines seulement après avoir été ordonné. A Cambrai, Maxence Leblond, jeune abbé de 30 ans, anciennement infirmier, a été rappelé pour travailler au CHR et dans un EHPAD de la Somme, une "évidence" pour lui.
Cinq ans après avoir quitté sa blouse, il n'a pas hésité à la remettre alors que les activités paroissiales étaient au point mort à cause de la crise sanitaire. Il a été rappelé par le CHR de Lille pendant la première vague pour notamment travailler en unité Covid. Puis à l'automne alors qu'il venait d'être ordonné prêtre à Cambrai, il a repris sa casquette de soignant pendant la seconde vague à l'automne dans un EHPAD de Péronne dans la Somme. Pour lui c'était une "évidence".
Il n'était pas possible de mener les activités paroissiales normales, ça me laissait du temps de libre. Comment j'aurais pu me regarder devant le miroir le matin si j'avais dit non ? alors que j'avais la possibilité d'aller aider. Pour moi c'était dans la continuité de mon ministère. L'église doit être proche de ceux qui en ont besoin.
Maxence Leblond, prêtre et infirmier
A l'EHPAD où il ne travaille qu'à mi-temps, il négocie pour ne pas travailler le week-end pour pouvoir assurer ses messes du samedi soir et du dimanche. En tant qu'infirmier, et donc fonctionnaire, tenu à un devoir de neutralité, il ne peut pas dire qu'il est prêtre, mais quand il entre dans les chambres des résidents, il s'appuie sur son expérience de diacre quand il faisait des visites auprès des personnes malades, pour assurer "une écoute, et une relation de qualité", malgré le manque de temps pendant les soins.
Cette crise pourtant difficile à vivre au quotidien pour les soignants a quand même permis au jeune prêtre originaire de l'Avesnois de vivre une expérience spirituelle profonde, car dans chaque malade, il voyait le christ. Il devait donc le soigner en tant que tel et par ailleurs avoir le juste regard compatissant de Jésus auprès des malades, explique-t-il.
Ce retour à sa vie d'avant a aussi permis à Maxence Leblond d'approcher des publics qu'il n'a pas forcément rencontré dans ses missions paroissiales, notamment ses collègues. Il ressort donc grandi de cette expérience qu'il a terminé début janvier et il est prêt à repartir au "front" dit-il en cas de besoin.