Une BD pour commémorer les 130 ans de la fusillade de Fourmies le 1° mai 1891
Dans Fourmies la Rouge, Alex W.Inker, auteur Lillois originaire de la ville de l'Avesnois raconte le 1er mai 1891, fête du travail réprimée dans le sang par l'armée, bilan 9 morts et 35 blessés.
Alexandre Widendaële alias Alex W. Inker a l'histoire ouvrière de Fourmies dans le sang, ses grands-mères et grandes tantes ont toutes travaillé dans une des filatures, alors pour l'auteur de BD, raconter la fusillade de 1891 était comme une évidence.
Quand j'étais petit et ado, je voyais tous les jours ma grand mère qui revenait de la filature avec des boulettes de laine sur elle, avec ses histoires de machines, c'est quelque chose de très intime, c'est aussi pour ça que j'ai eu envie de le raconter, parce que c'est quelque chose que je connaissais
L'auteur rappelle aussi que tous les ans, les gamins de la ville communiste pendant très longtemps avaient une piqûre de rappel sur les événements en allant à l'écomusée de Fourmies.
Ce 1er mai 1891, malgré les interdictions des patrons qui avaient sollicité l'aide du maire lui même directeur d'usine, les ouvriers du textile décident de défiler à l'occasion de la journée internationale du travail pour réclamer la journée de 8h. Certains qui ont tenté de faire venir les non grévistes sont arrêtés. 2 régiments d'infanterie sont mobilisés, et après une journée tendue, un officier ordonne aux soldats de tirer, bilan 9 morts et 35 blessés.
Une répression racontée à travers la journée des fusillés
Alex W Inker a décidé de "dépoussiérer" cet épisode clé dans l'histoire des luttes ouvrières à travers la journée de Maria, ou encore de Louise 2 jeunes ouvrières pour donner un côté plus humain à cette fusillade. Un album percutant, brut, raconté uniquement en noir et rouge
Longtemps on a parlé de Fourmies la Rouge comme fief communiste, mais moi ce qui m’intéressais en reprenant ce sobriquet de Fourmies la Rouge, c'était en tant que ville martyre, c'était l'humain qui m'intéressait plus que la politique. Et là le rouge c'est le sang des martyres. On revient aux victimes, c'est quoi être ouvrier à 15-20 ans à la fin du 19°, c'est un peu ce que j'ai essayé d'expliquer
Le rouge des briques aussi et du pantalon des soldats, explique l'auteur, qui pour coller au mieux à l'époque et aux faits, a fait un travail de recherche dans des livres, articles de presse et peintures militaires.
Le reportage de Rafaela Biry-Vicente
Ce qu'il considère comme une bavure résonne selon lui dans l'actualité, et fait échos aux répressions policières dans les manifestations.
Pour poursuivre l'histoire, l'auteur renvoie sur l'ouvrage de référence sur la fusillade écrit par Jean-Louis Chappat et André Pierrard et conseille une petite visite à l'écomusée de Fourmies.
Alex W. Inker qui sera à la librairie La Fabrique à rêves à Fourmies ce premier mai pour la sortie nationale de son album, avec des séances dédicaces. Pour les autres il faudra attendre le 5 mai pour trouver Fourmies la Rouge, aux éditions sarbacane.