Une chorégraphie féministe coup de poing contre les violences conjugales à Clermont-Ferrand
Une trentaine de femmes ont exécuté une chorégraphie protestataire contre les féminicides sur la place de Jaude, samedi.

L'inspiration est chilienne. Le pays latino-américaine est en proie à une vive contestation sociale. Parmi les griefs pointés par la population, les agressions sexuelles dont se seraient rendus coupables les policiers chiliens. De là, à Valparaiso, est née cette chorégraphie, mélange de poings levés, de talons frappant le sol, et de paroles protestataires violentes : "Le violeur c'est toi. Un Etat oppresseur et un macho violeur".
Les féministes clermontoises ont voulu se mettre dans les pas de leurs consoeurs chiliennes, comme le confirme Leïla Chetih, la co-présidente d'Osez le féminisme dans le Puy-de-Dôme. "On suit leur exemple, qui est fort et puissant. Elles ont un courage extraordinaire, ce sont des héroïnes. Les femmes se soulèvent, le mouvement féministe prend de l'ampleur, et nous on en fait partie." Une partie des paroles a d'ailleurs été chantée en espagnol, en hommage aux féministes latino-américaines.
Hasard extraordinaire, Hernan, un Chilien en vacances à Clermont, natif de Valparaiso, a entendu les paroles en espagnol, et il s'est senti chez lui. "Cela me rend fier. Dans le monde entier, beaucoup de femmes chantent ces paroles. Ce devrait être l'hymne international pour les femmes. Et ce n'est qu'un début. Les femmes vont faire de plus grandes choses encore, et très bientôt", prophétise-t-il.
Les paroles des chansons ont visé directement le gouvernement français : "Macron/Philippe on n'en peut plus", "Le milliard on l'a pas eu", "Même si Schiappa ne veut pas, nous on est là". Manière de dire que ce qui a été fait contre les violences conjugales, pourtant érigée en grande cause du quinquennat, est insuffisant. "Nous avons un secrétariat d'Etat à l'égalité femmes/hommes, et non pas un ministère. Les moyens ne sont pas les mêmes", déplore Leïla Chetih. Selon elle, il y a encore beaucoup à faire. "La formation des personnels, notamment de police, pour la prise en charge des plaintes. Il faut croire les victimes, ouvrir une enquête, et pas les faire douter. Et la deuxième chose, ce sont des vraies structures d'accompagnement et d'hébergement."
Les féministes clermontoises comptent refaire une action de ce genre, d'ici février 2020.