Une distillerie du Mans se mobilise pour la fabrication de gel hydroalcoolique
Face à la forte demande et à la pénurie, une distillerie du Mans a vendu tout son stock d'alcool à 96 degrés pour aider un pharmacien à fabriquer du gel hydroalcoolique.
C'est devenu un produit de première nécessité pour lutter contre la propagation de coronavirus : le gel hydroalcoolique. Seulement voilà, face à la forte demande, il y a pénurie et les pharmaciens qui veulent en fabriquer peinent à se procurer les matières premières.
Impossible de se procurer de l'alcool pour fabriquer du gel hydroalcoolique
"Trouver de l'alcool à 96 degrés en ce moment, c'est tout simplement impossible", témoigne Alain Robert, de la pharmacie Saint-Joseph au Mans. "Nos fournisseurs pharmaceutiques traditionnels ne nous livrent plus. Il y a eu une telle demande, que maintenant il n'y a plus d'alcool. Et à cela s'ajoute des difficultés liées au transport."
Le coup de pouce d'une distillerie mancelle
C’est donc une distillerie artisanale du Mans qui a fourni l’alcool. Emmanuel Viton, le patron de la distillerie du sonneur, a mis à disposition tout son stock de matière première, à savoir 500 litres d’alcool : " Il s'agit d'un alcool de blé bio à 96 degrés. C'est mon alcool de base pour toutes les distillations. Je l'utilise pour faire de la vodka, du gin. Au lieu qu'il reste à la cave pendant le confinement, je l'ai donc vendu au prix auquel je l'avais acheté. On est tous bloqués, autant que ça serve à quelque chose", explique le distillateur.
Le pharmacien fera don de sa production de gel hydroalcoolique
A cet alcool, le pharmacien devra ajouter quelques ingrédients : de l’eau oxygénée, de la glycérine et de l’eau déminéralisée. Une recette conforme aux normes de l'Organisation mondiale de la santé.
Il compte ainsi fabriquer 700 litres de gel hydroalcoolique. Des solutions que le pharmacien livrera à titre gracieux "pour les structures médicales, les Ehpad, les médecins, mais aussi les pompiers, la police, les structures sociales etc", explique Alain Robert.
Le pharmacien est également à la recherche de quelques flacons et gros bidons pour conditionner le gel hydroalcoolique. Des contenants devenus également denrées rares depuis le début de l'épidémie de coronavirus.
De son côté, le distillateur, Emmanuel Viton envisage de poursuivre son action en s'associant à différents brasseurs sarthois pour palier le manque d'alcool nécessaire à la fabrication de gel hydroalcoolique.