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Une semaine après le sauvetage de 46 animaux sauvages en Gironde, "on est tous très marqués"

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Le zoo-refuge La Tanière, basé en Eure-et-Loir, a été sollicité par les autorités girondines mercredi dernier, pour venir récupérer 46 animaux sauvages retenus dans des conditions déplorables, dans un parc privé à Espiet, dans le Libournais. Les bêtes sont aujourd'hui toutes en quarantaine.

Les soigneurs de La Tanière Zoo-refuge ont récupéré 46 animaux sauvages, qui vivaient dans des conditions déplorables. Les soigneurs de La Tanière Zoo-refuge ont récupéré 46 animaux sauvages, qui vivaient dans des conditions déplorables.
Les soigneurs de La Tanière Zoo-refuge ont récupéré 46 animaux sauvages, qui vivaient dans des conditions déplorables. - La Tanière Zoo-refuge

"Quand on arrive, la première chose qui vous attrape, c'est l'odeur pestilentielle." Patrick Violas a du mal à oublier les images qui trottent dans sa tête depuis le mercredi 19 janvier, quand le zoo-refuge La Tanière, qu'il a fondé en Eure-et-Loir, intervient pour sauver 46 animaux sauvages retenus dans un parc privé à Espiet, dans le Libournais. "D'ailleurs, j'ai l'impression que j'ai encore cette odeur sur moi", explique-t-il. "C'était une odeur de fruit pourri, de viande pourrie... Les fauves étaient dans leur urine et dans leurs excréments." Patrick Violas décrit des animaux "obèses", "qui mangeaient à leur faim mais qui mangeaient mal". "Dans un enclos, j'ai aussi vu quatre cadavres de wallabies", déplore le fondateur de La Tanière. 

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Un lémurien quasi domestiqué a été saisi par les soigneurs.
Un lémurien quasi domestiqué a été saisi par les soigneurs. - La Tanière Zoo-refuge

Le refuge a été contacté par la gendarmerie de la Gironde pour procéder à cette saisie impressionnante de 46 animaux sauvages hébergés sur le domaine, après l'ouverture d'une enquête par le parquet de Libourne. "Nous, on n'est jamais dans le jugement", continue Patrick Violas. "On veut bien qu'il y ait des difficultés économiques mais nettoyer, ça ne coûte pas beaucoup d'argent. Il faut juste des bras pour ne pas laisser les animaux dans leur pourriture". Un cas de figure quasi inédit pour le passionné. "Ça fait sûrement partie des deux ou trois opérations les plus marquantes qu'on aura eues. Ça a marqué tous les soigneurs, ils s'en souviendront longtemps..."

Une quarantaine de trois mois

Les spécialistes du zoo-refuge La Tanière ont donc ramené tous les animaux en Eure-et-Loir, près de Chartres. Une semaine après, 38 d'entre eux sont en quarantaine, et huit autres ont déjà pu être confiés à d'autres parcs animaliers. "Quelques perroquets sont repartis directement dans des parcs, notamment au zoo de Pessac", indique Patrick Violas. "D'autres ont été redirigés vers Thoiry ou au Mans. Le reste du troupeau, une quarantaine d'animaux, sont en quarantaine dans des bâtiments spécifiques où l'air est traité. Certains vont rester enfermés pendant trois mois parce qu'ils n'ont aucune existence légale : pas de papiers, pas de numéro, pas d'origine connue."

Les soigneurs de La Taverne Zoo-refuge ont dû attraper les wallabies avec des filets.
Les soigneurs de La Taverne Zoo-refuge ont dû attraper les wallabies avec des filets. - La Taverne Zoo-refuge

La plupart d'entre eux ne pourront d'ailleurs jamais rejoindre un autre zoo. "Ils vont devoir rester chez nous parce qu'ils sont trop abîmés", déplore le fondateur de La Tanière. "Il y a un tigre qui boîte d'une patte, tous les deux sont obèses, la femelle a la queue abîmée par une blessure..." Depuis quelques jours, les animaux suivent une batterie de tests médicaux. "On sait qu'il y a eu des problèmes sanitaires importants, il y a sûrement de la salmonelle à cause de l'eau qui stagnait dans les enclos... On va les soigner, c'est à ça que sert la quarantaine." Les soigneurs attendent désormais de pouvoir récupérer un dernier wallaby, qui n'était pas référencé sur le procès-verbal.

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