Une vingtaine de policiers manifestent à Mont-de-Marsan après les propos d'Emmanuel Macron
Ce vendredi, une vingtaine de policiers ont manifesté à Mont-de-Marsan contre les propos du président de la République. Vendredi, sur le média Brut, Emmanuel Macron avait jugé « insoutenable » que les contrôles policiers ciblent davantage les jeunes dont la peau "n'est pas blanche".
Une vingtaine de policiers ont manifesté ce vendredi midi place Jean-Jaurès, rond-point du Sablar, à Mont de Marsan pour dénoncer les propos du président de la république. Il y a une semaine, vendredi, sur le média en ligne Brut, Emmanuel Macron avait jugé « insoutenable » que les contrôles policiers ciblent davantage les jeunes dont la peau "n'est pas blanche". Le chef de l'Etat avait ajouté, dans cette même interview, qu'il existait "des violences par des policiers". Des propos que n'acceptent pas les policiers présents à la manifestation.
Les policiers présents dénoncent un manque de reconnaissance
Franck, policier depuis 23 ans, représentant du syndicat FASMI-UNSA Police (Fédération Autonome des Syndicats du Ministère de l'Intérieur-UNSA), dénonce un manque de reconnaissance de l'Etat vis-à-vis de la police : "On n'est pas racistes, loin de là. Justement, on rentre dans la police pour faire ce métier, en n'étant pas du tout raciste. C'est un peu violent ces propos, on se sent atteints car ce n'est pas ce qu'on voit dans notre métier."
Policier à Mont-de-Marsan depuis plus de 10 ans, il ne comprend pas les déclarations du président sur les contrôles au faciès : "On est là pour protéger les gens, faire respecter la loi, et pas pour taper sur des têtes de couleur. Avec les années, on nous estime de moins en moins. Déjà que la population n'est pas vraiment de notre côté, alors si nos dirigeants s'y mettent, ça va être compliqué pour l'avenir."
Des propos en décalage avec la réalité du terrain à Mont-de-Marsan, selon les policiers
Selon les policiers présents à la manifestation, il existe un vrai décalage entre les propos du président de la République et la réalité du terrain à Mont-de-Marsan. "On est là 24h sur 24h, 7 jours sur 7, pour aider la population dans tous les domaines, du mort jusqu'au chien écrasé, explique un représentant du syndicat Alliance Police nationale. Les gens se font une idée de ce qu'il voit à la télé et les réseaux sociaux, ce n'est qu'une partie de la réalité." Le 21 novembre dernier, l'agression de Michel Zecler par trois policiers à Paris avait été filmé et diffusée sur internet.
On connait notre délinquance, elle n'a pas de couleur notre délinquance !
"Ici, c'est un commissariat de campagne, on ne travaille pas du tout comme ça, se défend le représentant du syndicat FASMI-UNSA Police. On connait notre délinquance, elle n'a pas de couleur notre délinquance ! Ce sont quelques petits jeunes, toujours les mêmes, qui ne sont pas que gens de couleur, elle est aussi locale. Il faut arrêter de faire croire qu'on fait des contrôles au faciès, c'est faux." Les policiers sont restés sur le rond-point du Sablar moins de trente minutes, afin de mettre fin à la manifestation.