Verbalisation des rassemblements de plus de 6 personnes : "Il y a des contrôles qui ne se passeront pas bien"
Une verbalisation stricte des rassemblements de plus de 6 personnes. Cette demande du ministère de l'Intérieur pèse sur les policiers chargés d'appliquer la consigne. "On en arrive à des incohérences" pour Pascal Meynard, secrétaire départemental adjoint pour Poitiers au syndicat Alliance.
Une verbalisation stricte des rassemblements de plus de six personnes en extérieur. C'est ce qu'a demandé mardi soir le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin dans une note envoyée aux préfets. Mais pour les policiers, la consigne n'a rien de facile, surtout avec l'arrivée des beaux jours. "Les gens ont envie de sortir, de prendre l'air, ce qui est nécessaire" déclare Pascal Meynard, secrétaire départemental adjoint pour Poitiers du syndicat Alliance police nationale. "Et nous, on va arriver, leur dire 'ah non, vous êtes une famille de sept, cousins, cousines parents', et leur mettre une amende de 135 euros par personne ?"
La police est toujours là pour servir de tampon, voire de punching-ball
Pour Pascal Meynard, demander une verbalisation stricte des rassemblements de plus de 6 personnes en extérieur s'ajoute à des consignes déjà en place... et parfois contradictoires. "On va sécuriser et encadrer des manifestations totalement illégales, parce que pas déclarées, le samedi, qui vont regrouper 500 ou 600 personnes. Les policiers vont faire en sorte que ça se passe bien. Deux heures après, ils vont voir une famille de sept ou huit personnes dans un parc à Poitiers, qui prennent le soleil, et vont les verbaliser ?" s'interroge Pascal Meynard.
"A un moment donné, on en arrive à certaines incohérences" - Pascal Meynard
Cette interdiction des rassemblements de plus de six personnes, le couvre-feu, le confinement, autant de mesures que les policiers subissent eux aussi, à leur niveau, estime Pascal Meynard. "Qui est présent pour faire appliquer une décision qui ne fait pas plaisir à tout le monde ? C'est la police. Elle est toujours là pour servir de tampon, voire de punching-ball. Il y aura forcément des mécontents. Il y a des contrôles qui ne se passeront pas bien malheureusement (...) même si les collègues font preuve de pédagogie" prédit Pascal Meynard.
"La situation est difficile pour beaucoup de monde" - Pascal Meynard
Les policiers ne sont pas lassés, assure Pascal Meynard, mais ressentent tout de même une forme "d'essoufflement" face aux consignes qui s'accumulent. Elles peuvent être difficiles à faire appliquer dans certains situations, par exemple quand les policiers ne sont que deux à patrouiller.