Vers une généralisation des caméras-piétons pour les forces de l'ordre d'ici 2022
Le 14 juillet, le président Emmanuel Macron a annoncé vouloir généraliser les caméras-piétons "avant la fin du quinquennat" pour les forces de l'ordre. Christophe Castaner avait déjà annoncé dès le 8 juin le renforcement de l'usage de ces caméras pour les contrôles d'identité.
Des caméras-piétons équiperont d'ici la fin du quinquennat l'ensemble des forces de l'ordre, afin notamment de lutter contre les contrôles au faciès. Selon le chef de l'État qui l'a annoncé à l'occasion du 14-Juillet, ces caméras-piétons doivent permettre de "retracer la vérité des faits qui permettent de protéger, de rétablir (la) confiance".
Ces caméras équipent déjà plusieurs brigades de policiers nationaux ou municipaux dans de nombreuses communes, comme à Marseille depuis décembre 2017, et permettent de procéder à des contrôles en évitant les tensions. L'annonce d'une généralisation est " tout sauf une nouveauté " pour Maître Alain Lhote, avocat et membre de la Ligue des Droits de l'Homme "c'est l'Arlésienne! C'est une annonce de pure circonstance. On est en 2020, ça a été annoncé en 2009 par Brice Hortefeux alors ministre de l’Interieur, idée reprise en 2012 par Manuel Valls..."
Quant à l’argument du président de vouloir ainsi lutter contre les contrôles au faciès, aucune garantie pour Alain Lhote "cela ne garantit rien ! Qui empêche un fonctionnaire de police de ne pas mettre sa caméra-piéton en marche et de contrôler les gens comme ça ? Il manque encore des garanties sur l’utilisation des caméras et des images, c'est plus un problème de fond, et de déontologie policière que de matériel technique."
"Si c'est pour avoir des caméras de la police mexicaine d'il y a 20 ans, aucun intérêt !" - Rudy Manna, syndicat de police Alliance
Le syndicat de police Alliance se dit lui favorable à la généralisation des ces caméras-piétons. "On n'a rien à cacher, précise Rudy Manna, le secrétaire régional Alliance Police. Si c'est filmé de A à Z, ça va être du velours pour les policiers. On va pouvoir démontrer dans toutes les affaires où nous sommes parfois injustement accusés qu'en fait que ce n'est pas forcément de la police que viennent les premières difficultés."
Mais une inquiétude tout de même chez les policiers concernant la qualité du matériel : "10.000 caméras ont été achetées en 2018 pour deux millions d’euros, mais de mauvaise qualité. Elles sont extrêmement compliquées à utiliser, des batteries qui ne tiennent que deux heures... On est dans la police française, on sait comment ça fonctionne. J'espère qu'on va pas faire des économies sur le prix des caméras. Nous voulons du matériel de qualité pour faire du travail et des images de qualité."