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VIDÉO - La préfecture autorise le tir de deux loups sur le Ventoux
Le préfet autorise le tir de deux loups sur huit communes du Ventoux. Les éleveurs ne sont pas convaincus de l'utilité de ces tirs. Le loup a pourtant été filmé récemment sur le Ventoux.
Le préfet de Vaucluse autorise l'abattage de deux loups sur le Ventoux. Les lieutenants de louveterie et les agents de l'Office Français de la Biodiversité pourront abattre deux loups ; mâle ou femelle, jeune ou adulte sur huit communes autour du Ventoux (Bedoin, Aurel, Monieux, Sault, Beaumont-du-Ventoux, Saint-Léger-du-Ventoux, Malaucène et Brantes). Une trentaine d'attaques ont eu lieu l'an dernier sur le Ventoux. 41 animaux ont été blessés ou tués. L'État veut donc alléger la menace qui pèse sur les troupeaux, mais les éleveurs du Ventoux sont sceptiques sur l'utilité de cette mesure.
Éliminer une meute plutôt que tirer deux loups au hasard
Pas d'attaque cette année chez Jérôme Isnard. Cet éleveur de Monieux a 350 brebis avec leurs agneaux en ce moment. Tirer sur deux loups ne le convainc pas : "une meute qui se spécialise sur les brebis, il faudrait l'éliminer complètement plutôt que de tirer un loup au hasard. On veut défendre nos brebis, que le loup ait peur de l'être humain". Sur la porte de la bergerie, un panneau indique "Ici on produit l'agneau du Ventoux".
L'animal ne sait pas lire, mais le loup s'est adapté au travail des éleveurs. Jérôme Isnard constate que "le loup n'attaque plus la nuit. Les brebis sont en parc la nuit avec les chiens à l'intérieur donc le loup a compris que c'était compliqué d'attaquer. C'est pendant la journée qu'il attaque, pendant que les éleveurs travaillent ailleurs. On n'est pas là pour faire la guerre au loup".
À Sault, Sébastien Tamisier a 200 brebis pour faire du fromage. Il est prêt à tirer, car le loup s'approche de sa bergerie : "deux loups ont été filmés chez les voisins il y a quinze jours. Donc il faut que le loup comprenne qu'il n'est pas le bienvenu. C'est comme un voleur qui vient faire un vol chez vous. Alors lui tirer dessus, bien sûr que je suis pour".
Un chasseur filme le loup à Sault le jour de l'ouverture
L'éleveur bio n'a pas été attaqué cette année, il sait que "ça va arriver. L'année dernière, on a été attaqué deux fois en plein jour". Il s'interroge sur l'avenir de son métier : "le loup doit nourrir sa famille, comme nous. J'ai le sentiment qu'on va devoir vivre avec le loup. La solution, c'est quoi ? L'hiver en Crau et l'été, on monte dans des zones ouvertes en montagne où le tir est plus facile ? "
Les chasseurs constatent que le loup s'en prend aussi aux animaux sauvages "surtout la population de mouflons qui a été décimée sur le Ventoux". Le chasseur Erwan Gouyette note que "les jeunes faons sont aussi rudement attaqués à la naissance". Il a filmé un jeune loup à Sault, le jour de l'ouverture. Il n'a pas tiré et ne souhaite pas l'extermination du loup. Il met tout de même en garde : "le loup prend sa part, mais maintenant il ne faut pas qu'il prenne une aussi grosse part, car là, il détruit".