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"On a l'impression de mourir à petit feu", témoigne une Bretonne malade du coronavirus depuis huit mois

Amélie Perrier a 43 ans. Cette Bretonne a été infectée par le Covid au mois de mars. Huit mois plus tard, elle en garde de très nombreuses séquelles. Cette marathonienne témoigne des difficultés de son quotidien.

Amélie Perrier a été touchée par le Covid au mois de mars. Elle en a toujours des séquelles. Amélie Perrier a été touchée par le Covid au mois de mars. Elle en a toujours des séquelles.
Amélie Perrier a été touchée par le Covid au mois de mars. Elle en a toujours des séquelles. © Radio France - Loïck Guellec

Alors que la France vit sa second vague épidémique de Covid-19, certains malades contaminés au printemps subissent encore les effets de la maladie. Entre eux, ils s'appellent les "J20" parce que leurs symptômes persistent encore plus de 20 jours après le déclenchement de la maladie.

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Amélie Perrier est une Rennaise de 43 ans. Cette marathonienne est maman d'une petite fille de sept ans. Elle a contracté la maladie au mois de mars, depuis elle n'est pas guérie. Impossible pour elle de reprendre le travail ou son activité sportive.

"Au mois de mars j'ai été prise d'une forme de rhinite, avec une toux sèche et une petite fièvre de 38°C. Ca ne me semblait pas bien grave, je suis partie deux jours au ski. Je ne me sentais absolument pas concernée par le coronavirus, étant donné mon âge et mon état de forme. Je n'étais pas inquiète," confie la mère de famille.

Une souffrance physique et psychologique

Une dizaine de jours plus tard pourtant, les choses s'aggravent. "Je ne pouvais plus manger, je ne pouvais plus respirer normalement. J'avais l'impression que quelqu'un s'asseyait sur ma poitrine pour m'empêcher de respirer tellement j'avais des douleurs et des oppressions thoraciques." Amélie appelle le Samu. Elle est dirigée vers le CHU de Rennes au sein de l'unité Covid. Les examens concluent à une virose respiratoire. La Rennaise est renvoyée chez elle. "On ne pouvait pas savoir que c'était le Covid. A cette époque, on n'était pas testés."

La quadragénaire perd du poids, elle se sent faible. "Et puis j'ai fait un malaise sous la douche, j'étais incapable de respirer correctement et j'avais toujours cette petite fièvre." Son deuxième passage à l'hôpital n'apporte rien de nouveau à son dossier médical. Amélie Perrier est confinée dans sa chambre pendant onze jours. Elle ne peut pas voir son conjoint, ni sa fille. Elle souffre physiquement et psychologiquement.

Impossible de reprendre le travail

"J'avais l'impression qu'un tank m'était passé dessus. J'avais des douleurs articulaires, des douleurs au ventre aussi. J'étais vraiment très mal." Les jours passent et son état s'améliore. De nouveaux examens ne signalent rien d'anormal, à part quelques signes d'une embolie pulmonaire.

Plus d'un mois après le début de la maladie, Amélie reprend son travail d'attachée de presse en télétravail. "J'étais très heureuse mais ça a été le début de la fin. J'ai fait des crises inflammatoires, articulaires, cutanées. J'ai eu des fourmillements, des engourdissements dans les membres. J'étais de nouveau très, très mal. Je ne pouvais pas faire 400 mètres sans être essoufflée. Je ne pouvais pas descendre les escaliers de chez moi sans souffrir." Son médecin n'a pas d'autre choix que de lui délivrer un arrêt de travail qui se prolonge aujourd'hui.

Des douleurs et des brûlures "atroces"

La Bretonne doit attendre la mi-août pour retrouver une vie un peu plus normale. "Il y a malgré tout des rechutes. Du jour au lendemain, je vais avoir de nouveau une gêne respiratoire. J'ai des brûlures dans les bronches, des brûlures cutanées et des inflammations cutanées qui font terriblement souffrir et des douleurs articulaires qui me laissent clouées au lit pendant une journée."

Ce calvaire empêche la mère de famille de vivre normalement. Elle ne peut prévoir aucune activité physique ou sportive, aucune sortie. Dans son malheur, elle peut compter sur le soutien de son conjoint et de sa famille. "J'ai une pensée pour tous les gens qui n'ont pas cette chance.  Il y a des gens qui ne peuvent pas se soigner correctement ou qui perdent leur emploi. Il y a des problèmes sanitaires mais aussi une crise économique et sociale."

Un collectif de malades pour faire reconnaître le Covid long

Amélie Perrier a aussi trouvé du réconfort et des explications auprès d'autres malades rassemblés sur les réseaux sociaux derrière le mot-dièse #J20. "On a créé un collectif et des groupes de travail entre personnes qui souffrent de ce qu'on appelle le Covid long. Nous avons été reçus par l'Organisation mondiale de la santé le 21 août dernier." L'association Après J20 Association Covid long France réclame une prise en charge pluridisciplinaire des malades. "Nous voulons que le gouvernement Français reconnaisse le Covid long car ce n'est pas encore le cas contrairement à l'Inde par exemple." 

Plus que Noël, c'est surtout les gens qu'il faut sauver.

La Bretonne ressent un peu de colère lorsqu'elle entend certains Français réclamer la réouverture de tels ou tels commerces. " Je fais encore des rechutes. Certains jours je ne peux pas me lever. C'est atroce et les médecins ne semblent pas savoir comment nous allons pouvoir nous en sortir. Les gens en bonne santé doivent se rendre compte des conséquences de la maladie. Ca peut arriver à n'importe qui, à n'importe quel âge. Beaucoup d'entre nous ont l'impression de mourir à petit feu, que nos vies sont diminuées. On enchaîne les arrêts maladies, on a des moments de grand chagrin. On a vraiment du mal à entendre qu'il soit nécessaire de sauver Noël. C'est surtout les gens qu'il faut sauver."

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