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VIDÉO - Massacre de Rouffignac le 31 mars 1944 : "Ils ont incendié les maisons au lance-flammes"

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Le 31 mars 1944, la division Brehmer entre dans ce village du Périgord noir et brûle presque toutes les maisons. Seule l'église est épargnée. Un traumatisme toujours présent dans l'esprit des habitants, 75 ans après.

Une cérémonie d'hommage était organisée ce dimanche 31 mars, 75 ans après le massacre.
Une cérémonie d'hommage était organisée ce dimanche 31 mars, 75 ans après le massacre. © Radio France - Emeline Ferry

Il y a 75 ans, jour pour jour, le bourg de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac était réduit en cendres. Au printemps 1944, les blindés de la division Brehmer ont envahissent de nombreux villages en Dordogne.

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Le 31 mars 1944, les Allemands entrent dans ce village du Périgord noir et incendient les maisons. Gérard avait 6 ans à l'époque. Il était à l'école dans le village voisin, mais se souvient très bien de cette journée tragique. "À partir de 18h, ils ont commencé à incendier les maisons au lance-flammes, et tout a brûlé. On entendait les toitures qui éclataient. Ils tiraient au canon pour faire peur à la population. Les obus volaient à droite, à gauche. Les gens étaient affolés... Et quand la nuit est tombée, on voyait la lueur à 5 km à la ronde", raconte-t-il. 

Ils tiraient au canon pour faire peur à la population. Les obus volaient à droite, à gauche. Les gens étaient affolés...

Tout le village a été incendié, sauf l'église. "C'est le curé qui a sauvé l'église. Ce brave homme a dit à l'officier qui était chargé de brûler Rouffignac : 'Vous êtes catholique, mon capitaine ? Vous allez faire brûler Dieu si vous faites brûler l'église. Et Dieu vous jugera'. Alors l'église et les trois maisons autour ont été épargnées", confie Gérard.

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Un épisode qui a traumatisé tous les Rouffignacois. "C'est un drame qui a marqué tout le village, dans la mesure où la vie quotidienne des gens a basculé, puisque le village a été complètement incendié. Les gens ont tout perdu", explique Jean-Paul Bedoin, président de l'association des anciens combattants (ANACR). 

Deux habitants ont été fusillés, et quatre gendarmes ont été déportés. Aujourd'hui, tout a été reconstruit. Il ne reste qu'une vingtaine de témoins du drame. 

Un mémorial pour ne pas oublier

Comme la veille à Terrasson, une cérémonie d'hommage était organisée ce dimanche 31 mars 2019. L'occasion d'inaugurer le mémorial, un espace de 70 m2 installé à côté de la mairie. Un film avec des témoignages y est diffusé, et une maquette du village d'autrefois y est exposée. 

Le mémorial du 31 mars 1944 est installé à côté de la mairie.
Le mémorial du 31 mars 1944 est installé à côté de la mairie. © Radio France - Emeline Ferry

"Le but, c'est de ne pas oublier, c'est de transmettre, de permettre aux écoles, aux voyages scolaires, aux associations de pouvoir s'approprier cet espace d'histoire", explique le maire Raymond Marty.

Le mémorial est en accès libre et gratuit, en fonction des horaires de la mairie.

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