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"Violeur, à ton tour d'avoir peur" : des messages chocs et féministes sur les murs de Poitiers
À Poitiers, des collectifs féministes informels placardent des messages dans les rues de la ville pour dénoncer les violences faites aux femmes et soutenir les victimes éventuelles. Derniers en date : dans la nuit de mardi à mercredi près de la caserne de pompiers Saint-Eloi.

Les colleuses féministes de Paris font des émules dans différentes régions de France. À Poitiers, on voit apparaître de plus en plus de messages chocs sur les murs. Des messages tels que "je te crois", adressés aux victimes d'agressions sexuelles qui n'osent parler de peur de n'être pas crues. Ou encore "Éduquez vos fils", pour rappeler qu'il faut travailler sur l'éducation des hommes et leur apprendre à respecter les femmes dès leur plus jeune âge.
Ce type de tags et affichages sont apparus depuis plusieurs mois dans différentes villes de France : c'est le cas à Tourcoing , Rouen, Montpellier ou Poitiers donc (liste non exhaustive). Dans la cité pictave, les derniers messages ont été placardés près de la caserne de pompiers de Saint-Eloi, dans la nuit de mardi à mercredi. Des messages en lien, semble-t-il, avec le procès de pompiers de Paris en ce moment devant le tribunal de Versailles . Mais le service départemental de la Vienne a tout de même porté plainte.
Les pompiers de la Vienne portent plainte
Ces messages ont été placardés en ville mais aussi et plus précisément autour de la caserne Saint-Eloi dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 septembre. Dans un courrier transmis à la rédaction par le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Vienne, le directeur départemental évoque "des messages diffamatoires collés sur certains panneaux publicitaires de la ville de Poitiers et aux abords du CSP Saint-Eloi" et stipule que :
"Ces messages, en lettres noires majuscules peintes à la main sur du papier A4 portent des mentions telles que : "ton pompier ce violeur", "sapeur = violeur" ou encore "sauver ≠ violer"
Le SDIS de la Vienne a aussitôt porté plainte contre X pour diffamation. Ces affichages ciblant des soldats du feu à Poitiers, interviennent alors qu'en région parisienne, des pompiers de Paris sont jugés pour atteinte sexuelle sur mineur. Pour soutenir la mère de Julie, leur victime présumée, des militantes féministes se sont rassemblées ce jeudi devant le tribunal de Versailles pour demander la requalification en viol. Quant aux collages pictaves autour du centre de secours, ils ont pour la plupart été effacés.
Les collages féministes à Poitiers
A Poitiers, ces collages sont non revendiqués mais sont sans doute l'oeuvre de mini-collectifs informels de féministes. Des femmes qui entendent dénoncer les violences faites aux femmes de manière plus directe. Les collectifs féministes plus institutionnels ne sont pas à l'initiative de ces affichages mais y voient une réappropriation de la rue.
"La ville, la rue, aujourd'hui est faite par des hommes pour les hommes. Il est possible que ces collectifs féministes informels aient envie de se réapproprier cet espace"
Ces entités qui ont pignon sur rue ne recourt pas à ces méthodes mais leurs membres se souviennent que par le passé les femmes n'ont pas eu d'autre choix que d'utiliser des actions chocs pour se faire entendre. Comme la fois où le MLF, le mouvement de libération des femmes, avait tenté de déposer une gerbe sous l'Arc de triomphe avant d'être interpellé par la police : des fleurs en hommage à la femme du soldat inconnu , encore plus inconnue que lui. C'était il y a 50 ans.
Des réponses immédiates aux violences
Cet été, une habitante du quartier Montbernage a reçu le soutien de ces féministes clandestines après des insultes taguées sur son mur. Dans la foulée, on a vu apparaître dans le quartier des collages de soutien à la victime. D'autant que le tag "Sale p..." est resté une semaine avant d'être effacé. Dans le quartier du pont Joubert cet été, un collage apparaît : "On n'a pas à parler de mon c... dans la rue", réponse à des insultes proférées contre une femme peu de temps avant. Ces actions clandestines ont pour but de frapper les consciences, d'interpeller le passant dans la rue, cet espace public où les femmes se sentent parfois mal à l'aise. À Poitiers, deux sociologues ont publié un rapport il y a deux ans sur le sentiment d'insécurité que peuvent ressentir les femmes dans la rue. Résultat : seules 60% d'entre elles, s'estimaient en sécurité. Ce qui "paraît peu dans une ville moyenne comme Poitiers", estime une militante féministe.
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