Rush des cadeaux de Noël : comment fonctionne le centre de tri de Giberville ?
Noël approche et le surplus d’activité est déjà perceptible au nouveau centre de tri de la Poste, installé à Giberville (Calvados). Visite de ce lieu où l'œil humain est essentiel pour bien aiguiller les 20 000 colis/jour en décembre. Les effectifs ont été renforcés.
Ce vaste bâtiment de 2 000 mètres carrés a été inauguré le 1er septembre dernier. “Pendant le premier confinement on a réalisé que notre centre de Mondeville n’était plus suffisant” explique Jean Louvel, le directeur de cette seconde “gare de triage” implantée à l’Est de l’agglomération caennaise. “D’une part il nous fallait respecter les nouvelles distances de sécurité entre les employés et donc disposer d’une surface plus grande. Et puis les commandes sur Internet ont explosé. Donc, pour nous, beaucoup plus de colis à gérer”. Pour l’anecdote la Poste avait dans un premier temps loué les locaux… d’un club de danse pour y installer une plateforme provisoire. Puis elle a pu investir ce bâtiment bien situé à proximité du périphérique et de l’autoroute A 13.
La mémoire : qualité essentielle le long du tapis mécanique
Un imposant camion de 38 tonnes vient de se garer dans l’un des sas dédiés aux poids-lourds. “C’est une liaison qui arrive de Douvrin, dans le Nord” nous explique le directeur des lieux, tout en observant le déchargement. “Les colis sont placés sur des tapis mécanisés pour être acheminés vers les tables de tri”. Des cartons de toutes tailles défilent sous nos yeux.
Le tri n’est pas automatisé. Pas de “super machine” qui lit les adresses et aiguille les colis. Ici c’est l'œil humain qui opère. Des employés sont alignés sur une centaine de mètres le long des tapis. Tous prêts à prendre les colis correspondants au secteur qui leur est attribué. “Nous effectuons une soixantaine de séparations, qui correspondent d’une part à tous les codes postaux du Calvados et d’autre part aux 1 100 rues de Caen” détaille Jean Louvel, en précisant que l’une des principales qualités pour oeuvrer ici c'est "une bonne mémoire !”. Ce travail demande donc concentration et promptitude pour saisir les bons colis. Idéalement, aucun ne doit arriver au bout du tapis, cela signifierait qu’il n’a pas été repéré au bon moment.
Effectifs renforcés
En décembre, il y aura jusqu’à 20 000 colis à traiter les jours de pointe. De nombreux intérimaires et travailleurs en cdd sont venus renforcer les effectifs. “Des profils très différents. Beaucoup sont des travailleurs dans la restauration, dans l’animation ou l’événementiel. Donc au chômage à cause du confinement. Il y a aussi des étudiants qui viennent trois ou quatre heures le soir” détaille Jean Louvel. Les effectifs, complétés par des travailleurs de l’ESAT de Troarn (Etablissement et Service d’Aide par le Travail), seront poussés à 200 personnes pendant le rush de fin d’année. “On se doit de réussir un sans-faute. Que tous les cadeaux soient livrés pour le jour de Noël" promet le directeur.