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Après l'abandon du téléphérique de Fleury-les-Aubrais, les questions ne manquent pas

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Jeudi soir, Orléans métropole a confirmé l'abandon du projet de téléphérique qui devait relier la gare des Aubrais au quartier Interives. Avec quelles conséquences financières et pour quel projet alternatif ? Le dossier est loin d'être clos.

La construction du téléphérique aurait coûté 17 millions d'euros dont 12,6 millions d'euros à la charge d'Orléans métropole La construction du téléphérique aurait coûté 17 millions d'euros dont 12,6 millions d'euros à la charge d'Orléans métropole
La construction du téléphérique aurait coûté 17 millions d'euros dont 12,6 millions d'euros à la charge d'Orléans métropole - Vinci - Orléans métropole

C'est désormais officiel, il n'y aura pas de téléphérique à Fleury-les-Aubrais. L'idée était de relier la gare des Aubrais au quartier d'affaires Interives, 380 mètres de longueur, à 7 mètres de hauteur au-dessus des voies ferrées de la SNCF. Le projet avait été évoqué dès 2013 et le groupe Vinci, associé au constructeur grenoblois Poma, avait été choisi en 2017 pour le mener à bien. L'abandon a été confirmé en conseil métropolitain, jeudi soir. Mais de nombreuses questions restent en suspens.

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Quelles seront les conséquences financières ?

C'est l'argument principal brandi par Christophe Chaillou , le président d'Orléans métropole, le projet était trop coûteux. "17 millions d'euros pour la construction, auxquels il faut ajouter 800.000 euros par an pour le fonctionnement", a indiqué Christophe Chaillou jeudi soir. Au risque d'exagérer les chiffres ? La somme jusque là évoquée par la métropole s'élevait plutôt à 15 millions d'euros pour la construction, et la métropole ne devait en payer qu'une partie, puisque des aides de la Région (3,2 millions d'euros) et de l'Etat (1,2 million d'euros) étaient prévues.

D'un autre côté, l'abandon du projet aussi va coûter de l'argent. Il y a d'abord ce qui a été déjà dépensé. Michel Martin, le vice-président de la métropole chargé des finances, a révélé que la collectivité avait versé cinq millions d'euros au titre de ce projet "pour les études et pour les marchés confiés à la société Poma". Et il y aura ensuite les indemnités à verser aux entreprises qui avaient remporté le marché - le chiffre de deux millions d'euros circule mais il n'a pas été confirmé.

Quelle solution alternative ?

"Le téléphérique, ce n'était pas uniquement de la frime : c'est que le projet Interives et son attractivité dépendent de l'ouverture à l'ouest de la gare des Aubrais." Charles-Eric Lemaignen, qui avait lancé l'idée du téléphérique lorsqu'il présidait l'Agglo (l'ancêtre de la métropole), l'a rappelé jeudi, le téléphérique était présenté comme un outil crucial pour promouvoir le quartier et remplir, à terme, les 3.000 logements et les 350.000 mètres carrés de bureaux prévus, avec la promesse d'une liaison très rapide avec la gare des Aubrais et donc, Paris.

La question de cette liaison reste posée, confirme Alain Jumeau, le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Loiret qui a été la première à emménager à Interives , dans le bâtiment Citévolia. "L'abandon du téléphérique est une décision politique que je n'ai pas à commenter, réagit-il, mais il y a urgence à mettre en place un moyen de transport rapide entre Interives et la gare des Aubrais. Aujourd'hui, près de 200 personnes travaillent dans le bâtiment Citévolia, le parking n'est toujours pas livré, et nous n'avons pas de transport en commun... Surtout, nous constatons que le succès commercial de ce quartier, depuis le début de sa mise en marché, est lié avec cet engagement d'une liaison rapide avec les Aubrais." La promesse d'être "à une heure de Paris" est ainsi affichée par le promoteur Réalités qui construit à Interives le programme de logements "Luminescence" :

Présentation du projet immobilier Luminescence (capture d'écran)
Présentation du projet immobilier Luminescence (capture d'écran) - DR

A défaut de téléphérique, on peut imaginer mettre en place une navette par bus : Alain Jumeau avait d'ailleurs caressé l'idée d'une expérimentation en juin 2019, mais la métropole n'avait pas donné suite à l'époque. "Il faudra regarder de façon pragmatique les problèmes de circulation qui sont importants dans ce secteur", a simplement indiqué Christophe Chaillou, excluant en revanche toute idée de passerelle.

La commercialisation d'Interives est-elle fragilisée ?

En attendant de trouver une solution, la commercialisation d'Interives est-elle fragilisée ? Le groupe Partnair annonce qu'il n'installera pas son siège social à Interives mais sur le parc du Moulin à Olivet. "Cette décision, je l'ai prise dès le confinement, explique Philippe Gobinet, le PDG du groupe d'intérim. Si nous changeons de fusil d'épaule, ce n'est donc pas lié à l'abandon du téléphérique, mais parce qu'économiquement, nous sommes contraints de réduire la voilure."

En revanche, Philippe Gobinet reconnaît qu'à l'origine il s'était laissé séduire par Interives en raison du téléphérique. "Pour nous, cet argument était important, du fait des déplacements fréquents sur Paris : le choix de l'emplacement avait été fait par rapport à l'arrivée de ce téléphérique." Deux autres sièges régionaux sont également prévus sur Interives et ne sont pas a priori remis en cause : celui d'Orange et celui de Vinci Immobilier, dont l'immeuble est actuellement en construction. 

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