Automobile : le e-constat promet de faciliter la vie des assurés
À partir de ce lundi, il est possible de remplir un constat sur son smartphone lorsqu'on a un accident de la route. Il existe maintenant une application gratuite. Elle ne remplace pas le constat papier, c'est une offre complémentaire.

Si vous en avez assez du bon vieux constat papier, eh bien à partir de maintenant il est possible de remplir un constat sur son smartphone lorsque l'on a un accident de voiture. L'application devrait permettre une utilisation plus facile et un traitement accéléré des sinistres.
"On peut prendre les photos et les envoyer directement à son assureur."
Le e-constat a la même validité juridique que la version papier. Il permet aussi de nouvelles fonctionnalités comme l'aide au remplissage ou la prise de photos des dommages. Plus besoin de faire un croquis non plus, il suffit de compléter celui existant avec un dessin du bout des doigts, même chose pour la signature. L'opération ne prend que quelques minutes.
Parmi les automobilistes, les avis sont partagés : "On peut prendre les photos et les envoyer directement à son assureur c'est vrai que c'est beaucoup mieux. Après, si le téléphone bugge c'est mort" , avance un usager. Un autre trouve cela plus pratique : "Plus besoin de stylo, plus besoin de papier."
E-constat Des automobilistes au micro France Bleu Gironde de Vianney Smiarowski
"Qui va contrôler ?"
Du côté des experts automobiles indépendants, l'accueil du e-constat est mitigé. Comment évaluer la dangerosité d'un véhicule sur la base d'une photo ? David Schornstein, expert en Gironde, se pose la question : "Au niveau de la sécurité qui va faire quoi ? Qui va contrôler ? Est-ce que les gens qui vont recevoir les photos auront les compétences de pouvoir juger une déformation comme il se doit ?" L'expert craint des dérives sécuritaires.
E-constat David Schornstein au micro France Bleu Gironde de Vianney Smiarowski
"Il y aura certainement des litiges."
D'un point de vue juridique, Vincent Mayer, avocat au barreau de Bordeaux, spécialisé dans les litiges automobiles, s'interroge aussi : "Il y aura certainement des litiges et des dommages jugés sur la base de photos, c'est à dire de façon virtuelle et non plus sur pièce. On risque du coup de ne plus dépêcher d'experts pour aller contrôler les véhicules et du coup d'avoir des problèmes de mise en situation et de reconnaissance exacte des défauts et des dégâts qui ont été provoqués" , indique-t-il.
E-constat SON
Reste à voir également si le e-constat séduira les assurés français. Au Pays-Bas, une application de même type existe depuis 2012 et seulement 5 % des constats réalisés sont électroniques.