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Coronavirus : la France suspend pour 48 heures tous les déplacements en provenance du Royaume-Uni
A l'issue d'un Conseil de défense sanitaire exceptionnel ce dimanche en visioconférence, le gouvernement a décidé de suspendre pendant 48 heures les circulations depuis le Royaume-Uni, après la découverte d'une nouvelle souche du Covid-19 dans le pays. Une mesure effective dès ce dimanche à minuit.

Ce dimanche, la France a décidé de suspendre pour 48 heures "tous les déplacements de personnes, y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire en provenance du Royaume-Uni". C'est ce qu'a annoncé Matignon ce dimanche soir. "Seul le fret non accompagné sera donc autorisé. Les flux de personnes ou de transports en direction du Royaume-Uni ne sont pas concernés", ont précisé les services du Premier ministre.
Emmanuel Macron, dont l'état de santé est "stable" après avoir contracté le Covid-19, a présidé en fin de journée un Conseil de défense sanitaire de dernière minute en visioconférence, alors que l'inquiétude monte en Europe. Une nouvelle variante du coronavirus a en effet été découverte au Royaume-Uni.
Des mesures effectives à compter de ce dimanche soir minuit
"Le président de la République (...) a décidé que la France, comme d'autres pays européens, prenait des mesures de sauvegarde en suspendant les circulations depuis le Royaume-Uni vers la France à compter de ce soir minuit, non seulement pour les transports passagers mais aussi pour les transports de marchandises et ce pour 48 heures au moins", a expliqué Jean-Baptise Djebbari, le ministre des Transports invité de LCI.
Le gouvernement britannique a annoncé samedi un reconfinement à Londres et dans le sud-est de l'Angleterre pour tenter de juguler une hausse des contaminations attribuée à cette nouvelle souche du virus. Elle pourrait être jusqu'à 70% plus contagieuse que la précédente. Elle est "hors de contrôle" au Royaume-Uni, a indiqué ce dimanche le ministre de la Santé britannique Matt Hancock, les épidémiologistes ne cachent pas leur préoccupation.
"Ce variant génétique ne semble pas entraîner, à ce stade des connaissances, une gravité accrue ou une résistance au vaccin" et "il n'est pas clairement établi à ce stade que la diffusion dite 'rapide' de cette mutation au Royaume-Uni serait liée à une propriété intrinsèque de ce virus", a précisé Matignon ce dimanche soir, selon qui "le fait que cette souche soit plus contagieuse n'a pas été démontré à ce stade".
"On est dans un risque théorique", a martelé Olivier Véran sur Europe 1 ce lundi matin : "A priori, le (test) PCR reste tout aussi performant pour diagnostiquer ce variant du virus et les anticorps développés par les deux principaux vaccins qui arrivent ne ciblent pas cette zone mutée du virus. Donc, a priori, il n'y a pas de raison de penser que les vaccins seraient moins efficaces, ce sont quand même des bonnes nouvelles".
Vers "une réouverture sécurisée des flux" à partir du 22 décembre
Selon Matignon, le délai de 48 heures doit permettre de poursuivre deux objectifs : "Ouvrir un temps de coordination entre les Etats membres de l'Union européenne afin de définir une doctrine commune sur la régulation et le contrôle des flux en provenance du Royaume-Uni" et "préparer opérationnellement une réouverture sécurisée des flux en provenance du Royaume-Uni à partir du 22 décembre, et qui s'appuiera sur un dispositif de test obligatoire au départ".
"Nous veillerons particulièrement à la situation spécifique des ressortissants français qui ont prévu de rentrer en France pour passer les fêtes de fin d'année en famille. Nous les incitons d'ores-et-déjà à prendre leurs dispositions pour réaliser un test PCR dans les prochains jours", ont souligné les services du Premier ministre.
"C'est un délai d'urgence et de précaution", a ajouté Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, ce lundi matin sur France inter. Ces 48 heures permettront de "clarifier les informations scientifiques et faire la transparence" sur cette nouvelle souche de coronavirus. "Il y a une réunion à Bruxelles pour voir ce que nous faisons au-delà de ce délai" de 48 heures.
Les billets échangeables et remboursables
Le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a précisé sur LCI avoir demandé à "l'ensemble des opérateurs" (SNCF, Eurostar, compagnies aériennes et maritimes) "d'informer leurs clients" de manière à ce qu'ils sachent que "les billets sont évidemment échangeables et remboursables", et "que nous puissions bâtir dans les prochains jours les solutions de retour avec eux".
"On va s'adapter, comme on l'a toujours fait depuis le début de la crise (...) On sera du côté des clients et on remboursera", a confirmé le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, sur BFMTV.
Et les ressortissants français au Royaume-Uni ?
Les Etats membres cherchent "des solutions au-delà de ce blocage de 48 heures très strict" pour "nos ressortissants, nos compatriotes qui sont au Royaume-Uni, qui voudraient, c'est légitime, pouvoir rentrer pour les Fêtes", a déclaré Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, ce lundi matin sur France inter. En attendant, "nous avons un message très simple : faites des tests PCR".
"C'est ce qui sera certainement demandé si, au-delà du délai de 48 heures, nous pouvons organiser des trajets, ferroviaires, par ferry, par avion, de retour, c'est notre souhait, assure-t-elle. Nous le préciserons très vite. Mais d'ores et déjà, il y a parfois un petit délai, notamment au Royaume-Uni, il faut faire un test PCR parce que ce sera certainement une des exigences demandées au retour. Donc, j'invite tous nos compatriotes à le faire et à se rapprocher, si besoin, de nos autorités de l'ambassade et du consulat".
Plusieurs pays européens ont pris la même décision
Emmanuel Macron et Angela Merkel ont également échangé ce dimanche avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel ,sur la réponse à apporter. Plus tôt dans la journée, plusieurs pays européens, dont l'Italie, les Pays-Bas ou encore la Belgique, ont décidé de suspendre vols et trains à destination ou en provenance du Royaume-Uni.
L'Organisation mondiale de la santé et l'agence européenne des maladies ont appelé leurs membres en Europe à renforcer les contrôles pour combattre la propagation de cette nouvelle variante du Covid-19, notamment en améliorant leurs capacités de détection de la souche. Baptisée "VUI 202012/01" (pour "Variant Under Investigation", variante en cours d'investigation), elle comprend plusieurs mutations et entraînerait selon les premières évaluations une contagiosité accrue du coronavirus.
Une poignée de cas ont déjà été signalés hors du sol britannique : au Danemark, aux Pays-Bas et en Australie. Pour le moment, il n'y a "aucune preuve d'un changement de la gravité de la maladie", même si ce point fait l'objet de recherches.