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"Il faut réinventer la mobilité à Marseille avant de penser aux péages urbains"

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Alors que Marseille est la ville la plus embouteillée de France, la mise en place de péages urbains pourrait être une solution, comme l'a proposé le gouvernement la semaine dernière. Sauf qu'élus et riverains s'y opposent, notamment en raison du manque d'alternatives à la voiture.

Plusieurs villes d'Europe du Nord ont réussi à faire baisser de près de 20 % la circulation grâce à l'installation de péages urbains.
Plusieurs villes d'Europe du Nord ont réussi à faire baisser de près de 20 % la circulation grâce à l'installation de péages urbains. - Maxppp

Depuis que la ministre des Transports Elisabeth Borne a évoqué la possibilité pour les villes de plus de 100.000 habitants de mettre en place des péages urbains dans le futur, les marques de défiance se sont multipliées. Notamment à Marseille, où les élus de tous bords se sont déjà dits opposés à une telle solution. Pour la présidente de l'agglomération Aix-Marseille-Provence Martine Vassal, il faut d'abord développer les solutions alternatives avant de penser à compliquer la tâche des automobilistes. 

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C'est notamment l'objet d'un grand plan qu'elle vient de présenter. Même son de cloche chez Samia Ghali, la sénatrice socialiste des quartiers nord de Marseille, qui n'envisage pas ces péages urbains comme une solution à court terme. Plus surprenant, "l'écologiste marcheur" François-Michel Lambert, député de Gardanne, est lui aussi opposé à ces péages.

Un temps de transport réduit de 14 % dans certaines villes

Avec l'échéance des élections municipales de 2020, difficile en effet de soutenir un projet qui ne semble pas très populaire chez les Marseillais, même si beaucoup estiment qu'il est grand temps de faire quelque chose pour réduire la circulation en ville. "Je ne suis pas contre ces péages, mais il faut repenser toute la mobilité à Marseille, penser aux vélos, aux parkings relais, aux bus électriques, avant de penser à ces péages," estime Philippe, qui vit à Marseille et prend sa voiture chaque jour pour aller travailler. 

Pourtant dans plusieurs grandes villes du monde, et notamment d'Europe du Nord, ces péages ont fait leur preuves. À Oslo ou Stockholm par exemple, leur installation a permis de réduire de près de 20 % la circulation et de 14 % le temps de transport. 

"50 centimes ou 1 euro par passage, pas plus."

Pour que l'idée soit acceptée en France, il faut mieux communiquer sur l'utilité et surtout sur les contours précis de ces péages urbains, selon Jean Coldefy, spécialiste des transports. C'est lui qui a poussé pour que le gouvernement ajoute cette possibilité des péages urbains au cœur de la prochaine loi mobilité qui doit être débattu début 2019 au parlement. 

"L'idée c'est de fixer une indemnité très basse, à 50 centimes ou 1 euro le passage, plafonner à 2 euros par jour. Les plus petits revenus en seraient exonérés, explique t-il. Oui la loi doit permettre d'aller jusqu'à 5 euros dans les villes de plus de 500.000 habitants, mais il faut que les collectivités jouent le jeu. Sinon ça ne fonctionnera pas. Ce qu'il faut dire aussi c'est que cet argent servirait entièrement à financer des projets alternatifs à la voiture." 

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