Indre-et-Loire : Corinne Lepage va déposer au nom des riverains un recours contre l'élargissement de l'A10
A l'appel d'AGIR A10, qui défend les riverains de l'autoroute A10, l'avocate Corinne Lepage va déposer un recours devant le tribunal administratif pour faire annuler la déclaration d'utilité publique du projet. Les travaux doivent débuter d'ici le premier semestre 2019 entre Veigné et Sainte-Maure.
L'association AGIR A10 se mobilise de nouveau contre le projet d'élargissement de l'A10 en 2X3 voies entre Veigné en Indre-et-Loire et Poitiers, dans la Vienne. Ce projet a été déclaré d'utilité publique au mois d'août dernier par les les préfectures d'Indre-et-Loire et de la Vienne. Le tronçon compte 93 kms entre la bifurcation de l'A10 et l'A85 à Veigné et la sortie 30 au sud de Poitiers. Un projet de 825 millions d'euros, dont 233 millions d'euros pour la première portion de 24 kms entre Veigné et Sainte-Maure-de-Touraine et dont les travaux doivent durer 5 ans et débuter au premier semestre 2019.
Un non-respect des réglementations en vigueur sur le bruit ?
Dans ce projet, Vinci Autoroutes s'est engagé à construire 17 km de mur anti-bruit, un engagement insuffisant estime AGIR A10 qui défend les riverains de plusieurs communes du secteur de Sainte-Maure-de-Touraine, Pussigny, Villeperdue, Antony-le-Tillac, Nouâtre, Maillé. L'association estime que la réglementation en matière de bruit n'est pas respectée. Elle va donc déposer à la fin du mois de janvier un recours devant le tribunal administratif d'Orléans avec l'aide de Corinne Lepage, ancienne ministre, et spécialiste des dossiers environnementaux.
La question de la prise en compte des nuisances de tous les riverains semble très peu prise en considération - Corinne Lepage
Corinne Lepage estime que 17 kms de mur anti-bruit c'est très peu. Si le mur fait 1m50 et que la maison se situe au dessus, cela ne règle rien. Pour nous, il y a un problème de prise en compte des nuisances. D'ailleurs à l'issue de l'enquête publique, les commissaires-enquêteurs avaient demandé à Vinci Autoroutes de réaliser des mesures de bruit à l'issue des travaux pour s'assurer de l'efficacité des protections phoniques.
Vinci doit aller plus loin
Vinci Autoroutes souhaite élargir l'autoroute A10 pour fluidifier le trafic et améliorer la sécurité des conducteurs. Les poids lourds représentent sur cet axe 20 % du trafic contre 14 % sur la moyenne des autoroutes françaises, d'où la demande d'une prise en charge renforcée des nuisances sonores. L'association estime que l'Autorité environnementale (le ministère en charge de l'écologie) l'a souligné dans son avis rendu en octobre 2017 : l'étude acoustique ne respecte pas la notion de ''transformation significative''. Elle aurait dû se pencher sur l'ambiance sonore des 1921 bâtis que comptent l'aire d'étude et pas seulement sur 179, soit moins de 10 % ! Par ailleurs, Vinci s'est engagé à installer sur la totalité du parcours des enrobés acoustiques. Objectif, réduire de 3 décibels les nuisances sonores du trafic autoroutier. Mais là encore, AGIR A10 parle d'une mesure minimaliste et réclame un enrobé encore plus efficace pour réduire le bruit jusqu'à 10 décibels, comme c'est le cas dans plusieurs pays scandinaves.
Pour financer ce recours, l'association AGIR A10, qui n'a pas les capacités financières pour se payer une assistante juridique de ce niveau, lance un financement participatif.