La Vendée va expérimenter de nouvelles techniques pour la réfection des routes des marais
Les récentes sécheresses ont endommagé de nombreuses routes sur les marais argileux du Sud-Vendée, mettant à mal les travaux de réfections effectués pour le passage du Tour de France en 2018. Le département va investir pour trouver des techniques de remises en état plus durables.

Une route neuve, à la sortie de Chaillé-les-Marais. La départementale 25 a été refaite pour le passage du tour de France, en 2018. Le marquage au sol est blanc éclatant, les panneaux flambants neufs.
Et pourtant, "ça recommence déjà", soupire un riverain : "quand vous allez vers Vouillé-les-Marais. Les bosses sur la route. Bom, bom, bom, la voiture, elle encaisse !". Dans les environs, plusieurs sections rénovées récemment ont été limitées à 70 km/h au lieu de 80.
50 millions pour les routes en 2019
La terre argileuse des marais gonfle quand il pleut, et réduit par temps sec. L'enrobé des routes n'y résiste pas. Tantôt il se fissure, tantôt il se gondole. Et c'est pire depuis "les deux sécheresses qu'on a connu ces dernières années", constate Alain Leboeuf, vice-président du département en charge des transports. Et donc des routes départementales.
Le département doit intervenir pour réparer les routes des marais trois à quatre fois plus souvent que sur les routes de bocage. Evidemment, cela a un coût
Le département va investir 50 millions d'euros pour les routes en 2019. Dont la moitié, pour leur entretien. Les routes de marais, très coûteuses, y sont pour beaucoup. Elles ont déjà fait l'objet d'un premier plan d'entretien à l'automne dernier, après la sécheresse. Un second est lancé pour la période 2019-2023, à hauteur de 2,5 millions d'euros.
De nouvelles techniques à l'essai
Mais cette fois, le département a choisi d'innover. "On va entretenir les routes comme on l'a fait jusqu'ici", explique Alain Leboeuf, "mais on va aussi rechercher de nouvelles techniques".
On va expérimenter un système de tapis fibré qu'on place sous l'enrobé, qui lui permet de répartir le poids des véhicules sur toute la surface de la route et d'éviter les fissures qu'on voit actuellement
Le "pieutage", soit l'installation de pieux de plusieurs mètres de long en bordure de route dans les cas où celle-ci s'affaisse est déjà expérimenté à Triaize et sur quelques sections de routes.
La technique va être développée. "On s'inspire d'autres pays, comme les Pays-Bas", assure Alain Leboeuf : "Ces techniques sont plus chères, mais elles devraient permettre aux routes de durer plus longtemps. En fonction du retour d'expérience, on verra si cela vaut le coup".